Un comité de pilotage a eu lieu mercredi 6 novembre à Rapaggio concernant la future gestion des eaux d'Orezza. Le contrat qui liait la région, propriétaire de la source, à la famille Mora arrive à son terme, et la préférence de la Collectivité de Corse va aujourd'hui à une société coopérative d'intérêt collectif. Une SCIC à laquelle participeraient notamment les salariés et les communes de la vallée d' Orezza.
Élus, employés, décideurs...
Mercredi 6 novembre, beaucoup de monde s'est réuni à Rapaggio pour assister à la présentation du nouveau mode de gestion proposé par la Collectivité de Corse pour les eaux d'Orezza.
Propriétaire depuis 2021 de la source, qui a été donnée pendant de nombreuses années en location-gérance à des intérêts privés, la CdC propose aujourd'hui un système de Société coopérative d'intérêt collectif. Il s'agit d'une SCIC, dans laquelle s'associeraient notamment la Collectivité de Corse, la trentaine de salariés de l'entreprise et les 14 communes de la vallée d'Orezza.
"La société coopérative est une société commerciale, précise Gilles Giovannangeli, président de l'Office d'équipement hydraulique de la Corse. Il y a dans cette organisation juridique la volonté de la performance économique qui est présente. Mais il faut aussi considérer la plus-value sociale importante, la plus-value environnementale et surtout la plus-value territoriale parce qu'on considère que les eaux d'Orezza appartiennent à la Corse en général mais elles sont aussi le symbole de ce territoire. Et il faut que les retombées sur ce territoire soient plus importantes qu'elles l'ont été jusqu'à aujourd'hui."
Dans l'île, les eaux d'Orezza constituent un fleuron dont l'histoire sociale a parfois été mouvementée.
Les 14 maires, qui seraient partie prenante de la nouvelle structure, jugent - pour la plupart - que ce ne serait que justice. Et que cette coopérative lèverait certaines inquiétudes.
"L'intérêt pour nous, c'est d'abord la pérennité de l'entreprise, le maintien des emplois, la préservation de la ressource et de l'environnement, indique Stella Pieri, maire de Rapaggio. Ce que nous devons saluer, c'est la volonté de la Collectivité de Corse de nous associer - communes, salariés et partenaires privés - à la gouvernance et au devenir des eaux d'Orezza."
"2 400 euros pour rentrer au capital"
Dans la nouvelle structure, 60% des bénéfices seraient réinjectés dans l'entreprise et 40% bénéficieraient aux sociétaires. Un ruissellement économique auquel les maires concernés ne sont pas insensibles.
"On ne prend pas trop de risques, concède Paul Battesti, maire de Nocario. On va payer autour de 2 400 euros pour rentrer dans le capital et même si ça va mal on va perdre 2 400 euros. Si tout va bien, on va peut-être gagner un peu d'argent."
La famille Mora, qui a relancé la production il y a vingt-six ans et qui gérait le site jusqu'à présent, sera-t-elle de la partie ? Pour l'instant, elle ne s'est pas prononcée.
Le nouveau mode de gestion devrait entrer en vigueur en février prochain.
Le reportage de Pierre Nicolas et Christian Giugliano :