Grève à la Méridionale: statu quo après la rencontre entre les grévistes et la préfète de Corse

Alors qu'un mouvement de grève a débuté au sein de La Méridionale, un arrêté visant à interdire les navires La Méridionale dans le port d'Ajaccio a été pris. Bastia pourrait connaître le même sort. Et l'Etat refuse de revenir sur cet arrêté. Conséquence, 6 bateaux sont bloqués ce soir à Marseille.

La revendication était claire:
Libérer l'interdiction d'accès aux ports de Bastia et d'Ajaccio qui est en vigueur depuis ce matin pour les navires de la CMN. 

Après plus de trois heures de discussions entre  les syndicalistes du STC, mais également des représentants, non marins, de la CGT et de la CGC CFE et Josiane chevalier, c'est le statu quo.

Il n'est rien sorti de nouveau de la discussion. 

L'arrêté reste en vigueur, la situation reste la même à Ajaccio et à Propriano. 
Propriano ou le Girolata est toujours immobilisé, ce qui commence à faire grincer quelques dents, particulièrement chez les professionnels, qui attendent le fret qui est bloqué à l'intérieur du navire...

Quant à Bastia, pour les syndicalistes la situation est claire:

Dès qu'un navire de la Méridionale mettra le cap sur le port, la préfecture brandira l'arrêté...
Les syndicalistes se réunissent ce soir, pour décider quelles suites donner à cette fin de non-recevoir de Josiane Chevalier.
 

L'arrêté de la Préfecture de Corse et la Préfecture Maritime de Méditerranée


Retour sur la journée:


L'arrêté préfectoral a été pris ce matin. 
La raison avancée, les risques de troubles à l'ordre public que ce conflit pourrait occasionner.

Pour les grévistes, c'est clairement un moyen de freiner le mouvement de grève dès son entame. 

Devant la préfecture de Bastia, mais également devant celle d'Ajaccio, des marins se sont réunis pour manifester leur mécontentement.

 


Plusieurs soutiens se sont manifestés. 

Tels Hyacinthe Vanni, venu représenter la majorité territoriale. 

Il ne s'est pas gêné pour rappeler que la principale responsable de la situation, selon lui, c'est la Méridionale. 
 

La priorité pour nous c'est de préserver l'emploi, mais il faut aussi que votre direction s'explique. Tout comme l'actionnaire principal. Comment ont-ils pu répondre avec autant de légèreté à l'appel d'offres?

 


Les conséquences de la situation se font déjà sentir, particulièrement à Marseille, qui est au coeur du conflit. 

Deux navires de la Méridionale et quatre navires de la Corsica Linea sont restés à quai. Et les passagers, qui n'avaient pas été prévenus, ont été coincés à l'entrée du port. 
Le Méditerranée et le seul bateau qui peut effectuer normalement une rotation. 
Il a été affrété en urgence pour un départ du port de Toulon, où il a récupéré les passagers en souffrance, pour les emmener à Ajaccio. 
Des navettes les attendaient pour les emmener à leur destination initiale. 


Sans surprise, la situation ne plait guère à Pierre-Antoine Villanova, le directeur général de Corsica Linea:

"Nous ne pouvons que déplorer une telle situation au démarrage de la saison. Nous espérons vivement que ce qui pourrait être une véritable prise d'otages des passagers, transporteurs et, par extension, de l'ensemble des acteurs économiques corses (hôteliers, restaurateurs, etc.) ne le deviendra pas. Pour notre part, nous avons fait le maximum pour assurer les traversées dans une situation particulièrement tendue. C'est ainsi que nous avons fait preuve d'une très grande réactivité en embarquant les passagers prévus au départ de Marseille sur le navire Méditerranée dès ce soir au départ de Toulon, pour une arrivée le 22 juin à Ajaccio."


La situation est de plus en plus tendue. 


 

Le port de Propriano, lui, est totalement fermé depuis 18 heures.

 


Le Girolata dérouté, les grévistes déterminés

Tout a commencé ce matin lorsque le Girolata, prévu pour Ajaccio ce vendredi matin a finalement dû accoster à Propriano ou les passagers ont débarqué avec du retard.

Malgré le coup porté par l'arrêté préfectoral au conflit qui aurait bénéficié d'une meilleure visibilité dans les ports d'Ajaccio et de Bastia, les syndicalistes se disaient déterminés à poursuivre le conflit et parlaient d' "entrave au droit de grève" de la part de la Préfecture.

  

 



 
Historique du conflit


14 février: la Méridionale est évincée du port d'Ajaccio et en mauvaise posture pour celui de Bastia dans le cadre de la future délégation de service public

18 février: à l'issue d'un comité d'entreprise extraordinaire tendu, les syndicalistes de la compagnie appellent à la grève

25 février: premier jour de grève

1er mars: après avoir reçu des garanties sur leurs emplois les marins votent la reprise du travail

8 mars: mouvement de grève express d'une demie journée de la CGT à La Méridionale et à Corsica Linea. Objectif: renouer un partenariat entre les deux compagnies

19 mars: La Méridionale déboutée par le Tribunal Administratif de Bastia. La direction avait déposé un recours visant à faire annuler son éviction du port d'Ajaccio 

7 juin: La Méridionale perd les lots de Bastia et de l'Ile Rousse

13 juin: le STC, la CGT et la CFTC déposent un préavis de grève illimitée à compter du 21 juin. Ils demandent « l’arrêt de la procédure d’appel d’offres ». 

21 juin: premier jour de conflit fragilisé par un arrêté préfectoral visant à interdire les navires La Méridionale dans les ports d'Ajaccio et de Bastia.
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