Harcèlement scolaire : "Je me suis dit pourquoi ils s’attaquent à moi"

Ce 9 novembre est la journée nationale de lutte contre le harcèlement scolaire. Un jeune homme, victime de violences morales depuis plus d’un an, a accepté de livrer son histoire.

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Cela fait plus d’un an que ce jeune collégien est victime de harcèlement scolaire. La première fois, tout s’est joué à la sortie de l’établissement qu’il fréquente. « Je sortais du collège. Ils m’ont attrapé, que moi, les autres ils ne les attrapaient pas, ils ont vu que je suis fragile.

Après ils ont commencé à me demander des sous pour un vélo. Au début ils me demandaient 60 euros, et si je ne les donne pas ils augmentent le prix. J’ai eu peur, dans ma tête je me suis dit
‘pourquoi ils s’attaquent à moi et pas aux autres’. C’est ça que je ne comprends pas », livre-t-il.

Le scénario est toujours le même. Tout se déroule toujours à l’extérieur du collège, souvent à la fin des cours. Toujours, les harceleurs réclament de l’argent et n’hésitent pas à le menacer. « Ils me disent ‘t’as quatre jours’, ‘t’as une semaine’ ça dépend », indique le collégien.  Parfois, les agressions vont plus loin. L’écolier s’est déjà fait voler son portable ou son sac à dos.

Martine Alliez, référente départementale 2A pour le harcèlement de l'Académie de Corse; Vanina Colonna, infirmière scolaire au collège des Padules - Ajaccio ©France 3 Corse ViaStella


Preuve obligatoire


Une situation qui n’empêche pas la jeune victime d’avoir les bons réflexes. Il prévient d’abord la direction de son école qui lui conseille de porter plainte. Les surveillants prennent son parti. « Ceux qui sont au portail ils m’ont dit ‘s’il y a un problème, tu rentres et nous on va les voir’. En fait ils me protègent », explique le jeune homme.

La première fois, il en parle aussi à quelques membres de sa famille. « Au début j’avais un peu peur, j’ai un peu pleuré, c’est normal. Ma maman et ma mamie ont dit que s’ils continuent on va porter plainte. Mais les jours d’après j’ai eu peur de leur dire que ça continuait », confie-t-il. Il finit par se rendre à la gendarmerie. Problème, il doit apporter une preuve d’une agression physique.

« Ils ne m’ont jamais tapé. Mais en septembre ils ont attrapé mon frère. Ils lui ont dit que si je ne leur donnais pas l’argent, ils me mettraient à l’amende. […] Ils m’ont déjà dit qu’ils étaient capables de me taper. C’est peut-être pour me faire peur », continue le collégien. Pour leur échapper, il tente de ruser. Lorsqu’il les voit en ville, il essaye de ne pas croiser leurs regards. Il feint un pas décidé, continue sa route, toujours tout droit, s’arrête au premier portail qu’il trouve, fait semblant de rentrer chez lui.

« Je ne sais pas pourquoi ils s’attaquent aux fragiles. Ils ont peur de ceux qui ne sont pas fragiles », souligne le collégien. Certains matins, il a peur d’arriver en ville, de les croiser. S’il accepte de témoigner en cette journée nationale de lutte contre le harcèlement scolaire c’est pour ne plus se faire menacer. Pour ne pas « [s]e faire tuer ». Il y a quelques semaines ses agresseurs ont frappé un autre garçon, dans un autre collège, avec des poings américains.

Un numéro vert est dédié au harcèlement scolaire : 3020, ainsi qu'un site internet : nonauharcelement.education.gouv.fr


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