Le grand-père et le grand frère de l'adolescent gravement blessé dans l'accident en mer survenu dimanche 31 juillet au large du port de Taverna (Haute-Corse) témoignent pour la première fois.
Quelques jours après la collision entre deux bateaux au large du port de Taverna, le grand-père et le grand frère de Grégoire, l’adolescent de 12 ans grièvement blessé et toujours hospitalisé à Marseille, reviennent sur cet accident.
Dimanche 31 juillet, Francis Orsini emmène ses trois petits-fils en mer pour une matinée de pêche qu’il leur avait promis depuis longtemps. Alors qu’ils se trouvent à 3km du port, les enfants aperçoivent une vedette au loin.
"Il ne va quand même pas nous rentrer dedans"
"Le bateau fonçait droit sur nous", se souvient Esteban, l’aîné. "Il allait très vite. Il était complétement cabré, on voyait sa sous-marine, c'est-à-dire la peinture noire en-dessous du bateau. On ne voyait personne aux commandes (…) On s’est dit en rigolant : ‘il ne va quand même pas nous rentrer dedans’".Mais la plaisanterie cède rapidement la place à la panique. "J’ai entendu les enfants crier, gesticuler pour qu’ils nous voient", raconte Francis Orsini. "Puis je n’ai eu que le temps de crier : ‘Tout le monde à l’eau ! Jetez-vous à l’eau’"
A la suite du choc, le bras de Grégoire est en partie sectionné. L'adolescent perd beaucoup de sang dans l'eau.
Il est ensuite hissé à bord du bateau impliqué dans la collision. Alors qu’Esteban est au téléphone avec les secours, Francis s’occupe de Grégoire et entreprend de lui faire un garrot : "Je lui parlais, il me répondait, il répondait à ses frères. Il faisait tout pour ne pas s’endormir", se remémore-t-il avec une émotion contenue.
"Que faire ? Comment m'y prendre ?"
"Ma seule frayeur, c’était que les secours n’arrivent pas. Je n’avais aucune information sur la manière dont je devais m’occuper de Grégoire. Que faire ? Comment m’y prendre ? Je ne savais pas", raconte le grand-père.Si Esteban a conscience que l’accident aurait pu faire bien plus de victimes, il ne pardonne pas la "catastrophe" qui a frappé son frère : "Quand les chirurgiens nous ont dit ‘le bras de votre frère est très infecté’, j’en ai voulu aux secours. Je me suis dit que cela aurait pu être évité s’ils étaient intervenus directement en mer."