L'avocat général avait requis 16 années de réclusion à l'encontre de Maurice Tichadou. Les jurés de la cour d'assises de Haute-Corse sont allés au-delà, le condamnant mercredi à 18 ans de prison, pour une tentative d'assassinat dans le centre ville de Bastia, en janvier 2015.
Suivant les réquisitions de l'avocat général, les jurés ont bien retenu la préméditation dans le geste de Maurice Tichadou. Ils ont en revanche allourdi la peine réclamée, condamnant l'accusé à 18 ans réclusion criminelle, deux ans de plus que ce qu'Aurélie Belloli avait réclamé au terme de son réquisitoire.
"Certes l’accusé est fragile, mais son alcoolisme n’excuse pas la gravité des actes commis" avait-elle déclaré, estimant Maurice Tichadou coupable de tous les faits reprochés.
Le procès se tenait en l'absence de la victime, qui ne s'était pas constituée partie civile. Au terme de trois jours d'audience, le mobile est resté flou, apparenté à une vague querelle commerciale avec la victime, connue sur les bancs de l'école.
Cinq balles de 9mm en pleine rue
Les faits se sont déroulés le 14 janvier en début de soirée, sur le boulevard Paoli en plein centre-ville. Maurice Tichadou est accusé d'avoir tiré à cinq reprises sur Guy G., qui s'apprêtait à monter dans son véhicule.Sérieusement atteint par les tirs au thorax et à la face, la victime était parvenue malgré tout à désarmer son agresseur et à le blesser à son tour, en le frappant à coups de crosse au visage.
Maurice Tichadou avait été interpellé à son domicile. Les enquêteurs avaient saisi plusieurs armes et de l'explosif. Pour ces faits, Maurice Tichadou est également poursuivi pour infractions à la législation sur les armes.
"Paradoxalement la victime est plus connu que l’auteur pour des faits un petit peu anciens. Il avait fait l’objet d’enquêtes pour des vols à main armée dans les années 1980. Et plus récemment pour des escroqueries", avait déclaré lors de l'enquête, Nicolas Bessone, alors procureur de la République de Bastia.
L’auteur des faits, Maurice Tichadou, est connu pour une seule et vieille affaire de violence volontaire. La session qui se déroule jusqu'à mercredi permettra peut-être d'éclaircir les motifs de cette tentative de meurtre.