L'histoire remonte au printemps dernier, mais le Professeur Chabrière, proche collaborateur de Didier Raoult à l'IHU Méditerranée Infection, est allé trop loin en menaçant un enquêteur au téléphone. Il écope d'une belle amende.
Ses mots avaient-ils dépassé sa pensée ? Le professeur Eric Chabrière, ex-bras droit de Didier Raoult à l'IHU Méditerranée Infection et capitaine de réserve dans l'armée, devra payer 5000 euros d'amende et 1500 euros au gendarme qu'il a menacé. Le tribunal correctionnel de Marseille a prononcé son jugement ce vendredi 22 novembre, après avoir examiné l'affaire en octobre dernier. Les faits eux remontent au printemps 2024.
5.000 euros d'amende et 1500 euros au gendarme pour préjudice moral
Le tribunal, qui a requalifié les faits de "menaces" en "outrage" envers un dépositaire de l'ordre public, a aussi condamné Eric Chabrière à verser au gendarme 1.500 euros de dommages et intérêts en réparation de son préjudice moral.
Les faits datent de mars 2024, quand un gendarme de la gendarmerie maritime de Marseille avait appelé ce professeur des universités pour lui rappeler qu'il était convoqué le lendemain 21 mars dans leurs locaux, pour être entendu dans le cadre d'une enquête ouverte par le parquet de Brest pour harcèlement en ligne. Après qu'Eric Chabrière avait indiqué qu'en cas d'indisponibilité de son avocat, il ne viendrait pas, le gendarme lui avait signifié que s'il ne se rendait pas à la convocation, il serait placé en garde à vue.
Le ton était alors vite monté et, dans l'échange enregistré de 18 minutes, Eric Chabrière s'était prévalu de son grade de capitaine de réserve dans l'armée et de ses connaissances, généraux, amiraux ou préfet maritime.
"Vous n'êtes rien pour me convoquer. Dans l'armée, des gens comme vous, je les mettrais au pas. Vous allez avoir le procureur et toute la gendarmerie sur le dos", avait-il lancé à l'adjudant-chef, en le menaçant d'une mutation à Brest ou Mayotte, rapporte l'AFP.
"C'est la première fois qu'on me parle comme ça"
"En 23 ans de carrière, c'est la première fois qu'on me parle comme cela. Il a écrasé ma fonction et mon grade et m'a menacé comme la dernière merde", avait assuré le gendarme à l'audience le 4 octobre.
L'officier de police judiciaire suggérant alors au Professeur Chabrière de se faire accompagner par un avocat commis d'office, le professeur lui avait rétorqué : "Est-ce que j'ai une tête à avoir un avocat d'office?".
À la barre lors de l'audience du 4 octobre, Eric Chabrière avait accusé le gendarme de lui avoir menti et d'avoir ignoré la loi, estimant que ses droits n'avaient pas été respectés.