Attentats en Corse: acquittement requis pour Pierre Paoli, soupçonné d'avoir été le chef du FLNC

Le parquet a requis jeudi l'acquittement du nationaliste corse Pierre Paoli, soupçonné d'avoir été le chef du groupe clandestin armé FLNC, et jugé aux assises à Paris aux côtés de sept autres accusés pour des attentats sur l'île en 2012.

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Pierre Paoli, qui a été incarcéré de février 2015 à septembre 2016 pour cette affaire, comparaît pour "direction" d'une organisation terroriste. Il est jugé depuis le 11 juin avec sept autres nationalistes corses par une cour d'assises spéciale, compétente pour les affaires de terrorisme et uniquement composée de magistrats et non de jurés populaires.

"Je n'ai pas assez d'éléments pour le faire condamner. (...) Je n'ai que des doutes", a déclaré l'avocate générale Maryvonne Caillibotte. "Je ne sais pas qui est réellement Pierre Paoli: est-il celui qui se défend de toute action clandestine ou un membre du FLNC ? Je repartirai avec mes questions et mes doutes", a-t-elle ajouté. Le FLNC (Front de libération nationale corse) a abandonné la lutte armée en 2014.


Jusqu'à 6 ans d'emprisonnement à l'encontre des autres accusés 

Le parquet a requis jusqu'à 6 ans d'emprisonnement à l'encontre des autres accusés pour ces attentats, qui avaient visé en mai et décembre 2012 des résidences secondaires sur l'île, sans faire de victime. Ces deux "nuits bleues" avaient été revendiquées par le FLNC, qui les justifiaient par son "combat contre la spéculation immobilière".

Grâce à un renseignement anonyme, les enquêteurs avaient identifié une cellule clandestine opérant pour le compte du FLNC dans la région du Valinco, sur le littoral de Corse-du-Sud.




Des sonorisations de voitures, d'un bar, des écoutes téléphoniques et des géolocalisations avaient conduit à de premières mises en examen en novembre 2013 et juin 2014.

Les accusés, dont la plupart ont fait valoir leur droit au silence lors de ce procès, nient être membres du FLNC.



Pierre Paoli qui est membre exécutif du parti politique indépendantiste Corsica Libera, dont le chef de file est le président de l'Assemblée de Corse Jean-Guy Talamoni, a répété tout au long du procès avoir oeuvré dès 2010 "dans le sens de la paix", en appelant à la fin de la lutte armée.

Jean-Guy Talamoni et le président du Conseil exécutif de Corse Gilles Simeoni sont venus témoigner aux assises, expliquant que la Corse était désormais "apaisée" et avait "tourné la page" des violences. 

Le verdict est attendu vendredi soir.


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