Le Syndicat interprofessionnel des oléiculteurs corses (Sidoc) s'est inquiété mardi de la présence en Espagne de la bactérie xylella fastidiosa tueuse d'oliviers et a dénoncé "le risque majeur que fait encourir à la Corse la politique actuelle de dérogations pour l'entrée de végétaux".
"Les zones dites saines hier, ne le sont plus aujourd'hui: après l'Italie, la Corse, le continent français, l'Allemagne,.... l'Espagne est contaminée à son tour par la bactérie. C'est pourtant la principale source d'approvisionnement en plantes pour l'île depuis près de deux ans", écrit le Sidoc dans un communiqué.
Trois souches différentes ont été identifiées: la multiplex comme en Corse, mais aussi les souches pauca - qui ravage les oliviers des Pouilles - et fastidiosa, dont l'île est exempte pour le moment, rappelle le Sidoc précisant que "cette dernière s'attaque à l'olivier, la vigne, les agrumes et 117 autres espèces végétales".
"Or, le régime de dérogation actuel ne protège pas la Corse de l'entrée d'une nouvelle souche de xylella fastidiosa, bien au contraire .....plus d'1,8 millions de plants sont entrés sur l'île par dérogation, dont 7.324 oliviers. 70% l'étaient en provenance d'Espagne", dénonce le Sidoc.
"Il ne reste plus de zones garanties saines"
Pour le syndicat, "il ne reste plus de zones garanties saines, pourtant la Corse continue à importer". Il demande de "produire localement les plants dont la Corse a besoin".La bactérie xylella fastidiosa, qui a décimé des milliers d'oliviers en Italie, a été détectée sur l'archipel espagnol des Baléares, où le gouvernement régional a annoncé une intensification des mesures de lutte. Apparue en 2013 dans le sud de l'Italie puis détectée en France, elle n'avait jusqu'ici jamais été identifiée en Espagne.