Les parents contestent la décision de déscolariser leur enfant le temps d'effectuer des bilans pour évaluer d'éventuels troubles du comportement. L'équipe pédagogique a évoqué des violences, et l'inspection d'académie est intervenue pour tenter de calmer les choses.
Ce lundi matin, quand les parents arrivent à l'école Jean-Toussaint Dessanti, à l'Annonciade, peu avant 8h30, ils sont accueillis par un tract, annonçant qu'un débrayage est prévu jusqu'à 9 heures. Les enfants resteront une demi-heure dans la cour de récréation, avant de rejoindre leur classe.
Débrayage
La raison, on l'apprend en parcourant la feuille qui a été distribuée au portail : "vendredi 15 avril, un parent d'élève s'est introduit dans l'école et s'en est pris violemment à l'équipe pédagogique".
Si certains parents étaient au courant, d'autres apprennent la nouvelle, sans parvenir à en savoir beaucoup plus. La direction, comme le personnel de l'école maternelle, se gardent bien de commenter l'affaire.
L'irruption du père de famille, apprendra-t-on plus tard, était due à la "mesure conservatoire de déscolarisation temporaire qui a été prononcée par le directeur académique jusqu'au 16 mai".
En clair, l'enfant est éloigné de l'école depuis quelques jours, le temps de permettre à l'Education nationale d'évaluer d'éventuels troubles du comportement ou un possible handicap.
Troubles du comportement
A 11h30, dans la cour, alors que les enfants retrouvent leur famille, un homme, en costume sombre, fait les cent pas, au téléphone. Patrick Battesti est inspecteur de l'Education nationale pour la circonscription de Bastia. Et il a fait le déplacement pour témoigner de son soutien à l'équipe pédagogique, mais également pour apaiser les tensions.
Les parents sont en colère, mais il n'y a pas eu d'agressivité.
Patrick Battesti, inspection d'académie
D'autant que ce lundi matin, c'est la mère qui s'est présentée, à son tour, pour tenter de faire admettre son enfant en cours. Sans succès. "La famille est dans le déni, ils ont du mal à accepter la mesure conservatoire. Ils sont en colère, mais il n'y a pas eu d'agressivité", assure Patrick Battesti.
On n'en saura pas plus sur les possibles violences, physiques ou verbales, qu'évoquerait le tract de l'équipe pédagogique. Patrick Battesti précise juste qu'aucune plainte n'a été déposée, et veut voir le côté positif. "Cette mesure conservatoire est avant tout prise pour permettre le meilleur accueil possible, et une orientation adéquate, si nécessaire, vers un cadre plus adapté que le nôtre".
L'inspecteur de l'Education nationale le reconnaît, il a fallu du temps pour que les parents acceptent de discuter. "Cette situation est difficile à comprendre pour les non-initiés". Mais le père "semble commencer à prendre conscience du trouble spécifique du comportement de l'enfant", et la mère sera "reçue dans les bureaux de l'inspection d'académie, pour trouver un terrain d'entente".
Des discussions nécessaires pour que l'enfant puisse reprendre sa scolarité dans les meilleures conditions possibles, et dans des délais raisonnables. Patrick Battesti estime que les conclusions des bilans devraient être connues dans les prochains jours.