100 ans, ce n'est pas rien. Monument du centre-ville bastiais, Le Régent a passé le cap du centenaire ce 9 décembre. Un anniversaire célébré notamment par une exposition retraçant ses premières années d'existence au centre culturel Una Volta.
Cent années d'existence, et toujours un monument du centre-ville bastiais. Le 9 décembre 1922, le cinéma le Régent diffusait son premier film, "Séraphin ou les jambes nues", réalisé par Louis Feuillade.
Une œuvre muette, portée par Georges Biscot dans le rôle titre. En 1931, le Régent est le premier cinéma corse à se lancer dans l'aventure du film sonore et parlant, avec la projection du film "Les amours de minuit". Depuis, les films se sont succédés. Comédies, drames, films d'auteur ou à gros budget... Des oeuvres pour tous les goûts et tous les âges, et un lieu qui continue à trouver son public.
Lieu de partage
Le cinéma, c'est presque une évidence depuis la plus tendre enfance pour Daniel Benedittini. Propriétaire du Régent depuis 2009, il vivait, petit, dans l'immeuble surplombant le cinéma. "Tous les soirs, quand les films passaient, j'étais dans mon lit et j'attendais que le Titanic coule, ou que les dinosaures fassent trembler le gobelet d'eau dans la voiture dans Jurassic Park. Avant de dormir, je me remémorais ces scènes-là".
Au-delà de diffuser des films, Le Régent est devenu un lieu de partage, voire de réconfort pour une partie de ses habitués, selon son propriétaire. Un point qu'il assure avoir pu constater, notamment, au lendemain de la crise Covid et des confinement et restrictions d'ouvertures des lieux cultures qui en ont découlé. "On voit des personnes généralement seules qui viennent au cinéma, des veufs, des veuves. On devient intimes avec eux. Dès que le cinéma a réouvert [après la fin des restrictions, ndlr], ils sont aussitôt revenus s'y réfugier."
Pour célébrer les 100 ans du Régent, le centre culturel Una Volta organise une exposition, du 1er au 23 décembre, qui propose de revenir en images sur les dix premières années d’exploitation du cinéma bastiais, de sa naissance en 1922 aux débuts du film parlant dans les années 30.
En parallèle, le cinéma a organisé une grande journée d'anniversaire le 9 décembre avec deux projections spéciales : à 16h, "les Amours de minuit", et à 20h, "Séraphin ou les jambes nues".