La ville de Bastia vient de planter 25 oliviers au niveau de l’espace vert en remplacement de la tour fleurie. Si pour la mairie, l’intention est de créer un rappel du rural dans l’espace urbain, certains habitants sont très mécontents et lancent une pétition.
Cela partait d’une bonne intention : apporter de la verdure dans le centre-ville bastiais. Le chantier a débuté au mois de février. Au total, 25 oliviers plantés entre la place Saint-Nicolas et le quai des martyrs. "Une oliveraie corse au cœur de la ville de Bastia", se félicite la mairie.
Sauf que la ville de Bastia a décidé d’implanter une partie des oliviers sur un espace très cher au cœur des Bastiais... sur l’emblème de la ville. La composition florale représentant la tour bastiaise a totalement disparue. Ce qui n’est pas du goût de Gilles Secchi, un habitant, très remonté face à ce nouveau chantier.
"Cette tour, c’est l’emblème de la ville. Quand on passe en voiture ou à pieds, on a toujours cette image de la tour fleurie, qui représente le Sporting Club de Bastia. Les personnes âgées m’appellent depuis qu’elle a disparue, ils sont stupéfaits. Ils pensent que c’est une macagna et que la tour va revenir", confie Gilles Secchi.
Une pétition pour retrouver la tour fleurie
Il y a quelques jours, il a même lancé une pétition pointant du doigt la mairie et réclamant le retour de la tour. "Ce n’est pas une polémique, ce n’est pas un acte politique, nous aimerions juste avoir des explications", s'exclame-t-il. Ce mardi 14 mars, déjà 143 personnes étaient signataires.
Contactée, la mairie se défend en expliquant que les espaces verts sur la commune de Bastia "n'ont pas évolué depuis trente ans". "Il faut engager des opérations pour transformer ces espaces et les faire évoluer face aux contraintes du réchauffement climatique", précise Pasquale Simeoni, en charge des espaces verts à la mairie de Bastia.
Des plantes exigeantes en eau
La mairie regrette que cette initiative ait créé une polémique. "La tour de fleurs représente 4.000 euros de consommation d'eau par an, sur un espace de 400m2. Avec les sécheresses qui s'aggravent, on ne peut plus continuer comme cela", ajoute Pasquale Simeoni.
Une collectivité, c'est de l'argent public. Il faut réfléchir aux dépenses, on ne peut plus dépenser des milliers d'euros dans des fleurs qui vont faner quelques mois plus tard. C'est un non-sens écologique et économique.
Pasquale Simeoni, en charge des espaces verts à la mairie de Bastia.
Dans un communiqué publié ce mardi 14 mars, la mairie écrit que ce jardin d'oliviers est avant tout un "rappel de la ruralité corse, il répond également à des impératifs environnementaux de sobriété : diminution de la consommation en eau grâce à l’utilisation de plantes locales, préservation de la biodiversité, réduction des effets du changement climatiques… "
Face à ce chantier, Gilles Secchi et les habitants mécontents ne se disent pas opposés, bien au contraire. "Ils peuvent planter des oliviers autour, mais pas touche à la tour !", s’exclame Gilles Secchi.
En attendant, pour se consoler et faire vivre encore la mémoire de cet emblème, le Bastiais a déposé, en clin d'œil, une petite tombe dans le jardin.
Pour se faire entendre, ces opposants comptent occuper de manière pacifique le site ce samedi 18 mars. "Je prépare une petite surprise sympathique qui va redonner des couleurs à la tour", promet Gilles Secchi.