Qui remplacera François Tatti à la tête de la CAB vendredi prochain ? Selon nos informations, l'adjoint au maire de Furiani, actuel vice-président, devrait être le candidat de la majorité. C'est en tout cas le candidat choisi par Gilles Simeoni, qui tente de finir de convaincre ses troupes.
C'est la première fois que la présidence de la CAB reviendrait par un élu qui n'est pas bastiais.
Jusque-là, Bastia, en raison de l'importance de la commune, et de ses 20 élus siégeant au conseil communautaire (sur 40), avait toujours été à la manoeuvre.
Mais qu'on ne s'y trompe pas.
Même si Louis Pozzo di Borgo est adjoint à Furiani, c'est à Bastia qu'aurait été désigné, selon nos informations, le nom du candidat soutenu par la majorité.
La CAB, un enjeu majeur
Pour autant, on s'en doute, le maire de Bastia, Pierre Savelli, promet que rien n'est fait."On est en train d'en discuter, ça se met en place de manière tranquille, forts d'une majorité de 30 conseillers sur 40. On a 15 élus à Bastia sur les 20, 9 à Furiani et 6 à Santa Maria du Lota et San Martino. Alors on essaie surtout de constituer des délégations efficaces, parce que de gros chantiers nous attendent. Et on veut aussi respecter l'équilibre des vice-présidences entre les communes".
Même si Bastia, selon toute vraisemblance, devrait hériter d'une large majorité d'entre elles.
Louis Pozzo di Borgo le principal concerné, qui est également conseiller territorial Femu a Corsica, affirme également que personne n'a encore été désigné.
"Le challenge intéresserait tout le monde, bien sûr. Mais pour l'instant rien n'est arrêté. Il y a une majorité communautaire, et on est dans une logique de respect. On se pliera aux orientations données par le parti Femu".
Un candidat d'ouverture
Le parti Femu a Corsica, personne ne l'ignore, c'est avant tout Gilles Simeoni.En coulisse, on avance que le président de l'exécutif aurait été un soutien de poids pour la candidature de Louis Pozzo di Borgo.
Une candidature qui permettrait de consolider le socle de Femu au sein du maillage politique insulaire, à l'approche de la territoriale en 2021, et témoignerait d'un désir d'ouverture à la fois géographique et politique.
Les élus bastiais - d'Inseme, de droite et de gauche - dans la grande majorité, n'y seraient pas franchement favorables, préférant l'hypothèse d'un président issu de leurs rangs.
Mais le président de l'exécutif sait être convaincant.
À entendre Gilles Simeoni, la présidence n'est pas l'enjeu le plus important.
"L'idée, c'est qu'elle s'inscrive dans une vision politique globale, pour être le plus efficaces possible. Louis Pozzo di Borgo n'est pas le seul candidat envisageable, plusieurs autres noms se dégagent, Pierre [Savelli - NDLR], Louis Armanet, et moi.
Pour ma part, je voudrais éviter de cumuler trop de fonctions, et Pierre de son côté, doit pouvoir être pleinement maire de Bastia...
Et puis on ne peut pas répéter en permanence qu'il faut partager les responsabilités et faire monter des gens nouveaux, et puis à chaque fois que l'occasion se présente ne pas le faire.
Savoir si Bastia occupera ou pas la présidence, ce n'est pas le plus important. Si dans six mois la CAB fonctionne comme elle doit fonctionner, les gens n'auront rien à faire de savoir si son président habite à Montesoro ou Furiani".
Bref, rien n'est fait officiellement, on a bien noté, mais la tendance est quand même plus que nette...
Un chantier de taille
Louis Pozzo di Borgo connaît bien les rouages de l'intercommunalité.Il a été l'un des vice-présidents de la CAB, en charge des sports.
Sous le mandat de François Tatti.
Un mandat chaotique...
En 2015, après que François Tatti a quitté, avec fracas, les bancs de la majorité pour faire cavalier seul, la communauté de communes de l'agglomération bastiaise est devenue en grande partie ingérable, minée par les polémiques, les règlements de comptes et les calculs électoraux.
Et les dossiers en déshérence sont légion.
Une chose est sûre, la tâche qui attend le nouveau président de la CAB, peu importe son nom, est de taille. L'agglomération regroupe 5 communes et 60 000 habitants.
C'est vendredi que son président sera officiellement désigné lors du premier conseil, en plein air, au Mantinum, au coeur de la citadelle... nationaliste.