Eric Simoni, porte-parole du mouvement indépendantiste Corsica Libera, est l'invité de notre émission hebdomadaire, In Tantu in Pulitica. Au programme, l'épidémie de Covid19, le rapport de l'autorité de la concurrence, et les prochaines territoriales.
Eric Simoni répond aux questions d'Henri Mariani sur le plateau d'In Tantu In Pulitica.
Un collectif de médecins insulaires propose de mettre en place des tests PCR avant de prendre le bateau ou l'avion pour venir en Corse, dans un délai maximum de 72 heures. Qu'en pensez-vous ?
Nous y sommes tout à fait favorable, mais c'est même ce que nous demandons depuis le mois de mars, et le début de l'épidémie. Dès la saison touristique, ça aurait pu être adopté, si nous avions sécurisé nos frontières naturelles puisque nous sommes une île, en sécurisant les arrivées en Corse comme le demandait Jean-Guy Talamoni, le président de l'assemblée de Corse.
Il n'y a pas de baguette magique, c'est une série de mesures, et une feuille de route cohérente, qui doivent être maintenues. Et à ce moment-là, les résultats sur les territoires insulaires seront bien meilleurs.
Il n'y a qu'à regarder ce qui se passe à Taïwan, qui est à quelques encablures de la Chine, ce qui se passe aux îles anglo-normandes ou en Nouvelle-Zélande...
Il faut s'en inspirer, mais pour cela il faut que la Corse ait toute latitude d'agir.
L'autorité de la concurrence a rendu son rapport sur la concentration économique des marchés en Corse, après 18 mois de travaux. Deux critiques ressortent : un surcoût de 161 % concernant la gestion des déchets, et une absence de méthodologie dans les transports maritimes. N'est-ce pas un camouflet adressé à la majorité nationaliste ?Etre une île en Méditerranée aujourd'hui ne devrait pas être un handicap, mais un avantage.
Effectivement, nous sommes confrontés à des problèmes, et ce sont des choses qui se sédimentent depuis des années. A Corsica Libera nous mettons l'accent sur la cherté de la vie en Corse, et on continuera à se déployer sur ce terrain-là. On a obtenu 8 % en moins sur le fret. Il faut que ça se retrouve manintenant dans le panier de la ménagère.
En ce qui concerne les déchets, on voit que le morcèlement des compétences conduit à l'échec, y compris des plans les plus vertueux.
Et enfin, sur le plan des transports maritimes, cela montre que maîtriser les transports avec un outil public efficient est primordial.
Il y a des contingences qui font qu'il faut tenir compte de la réalité, mais sans pour autant abandonner ses objectifs. Nous continuerons à nous battre pour la maîtrise des transports par la Corse. Etre une île de Méditerranée aujourd'hui ne devrait pas être un handicap, ce devrait être un avantage. Et ce le sera si on peut vraiment développer la Corse comme un pays à part entière.
Pour conclure cet entretien, une question sur la rentrée politique. Vous avez plaidé pour une union nationaliste dès le premier tour aux prochaines Territoriales. Corsica Libera a peur d'y aller seul et de ne pas être fusionnable ?
Pas du tout. On n'a pas les yeux rivés sur les échéances électorales dans le cadre d'un calendrier imposé par l'Etat Francaise. Mais il est clair que pour nous l'assemblée de Corse doit être le relais d'une politique globale. Afin de mettre en oeuvre ce que les corses ont voté et validé.
Nous nous battrons pour ça, avec tous ceux qui veulent le faire avec nous.
Intégralité de l'entretien ci-dessous :