Le flou le plus complet régnait sur la date de la réouverture d'Orly, fermé depuis le 31 mars. ADP, qui gère l'aéroport du sud de Paris, a annoncé cet après-midi que le trafic redeviendra normal le 26 juin. Une bonne nouvelle pour Air Corsica. Et les professionnels du tourisme insulaires.
"Est-ce que la règle des 100 km disparaîtra le 2 juin ? Tout dépend de cela, nous confiait hier Luc Bereni, le président du directoire d’Air Corsica. La fermeture d’Orly ne tient que tant que les déplacements sont restreints."
Apparemment, il avait vu juste.
A Orly, le ciel est dégagé
Edouard Philippe, cet après-midi, annonçait, parmi toutes les mesures prises pour la 2ème phase du confinement, que la règle des 100 kms deviendrait de l'histoire ancienne. Et dans le même temps, le groupe Aéroports De Paris annonçait que l'aéroport de Paris-Orly, qui avait été mis sous cloche depuis le 31 mars dernier, reprendrait les vols commerciaux de passagers le 26 juin prochain.
Reprise en juin, durant l'été, à l'automne ?
Depuis quelques semaines, les informations contradictoires fusaient, plongeant compagnies aériennes et Aéroports dans la confusion la plus totale.
Désormais, le secteur est fixé, et n'a plus besoin de naviguer à vue.
Tout comme les vacancières et les vacanciers, qui y voient plus clair sur leurs perspectives de congés.
Décoller d'Orly, mais pour quelles destinations ?
Une chose, néanmoins, étonne.Si Air Corsica voyait la limite des 100 kms comme un obstacle majeur, à juste titre, ce n'était pas la seule incertitude qui planait sur la réouverture d'Orly.
Il y a une quinzaine de jours, dans le magazine Challenges, le directeur général exécutif du groupe ADP, Edward Arkwright, expliquait pourquoi ils envisageaient l'automne...
"Nous aimerions évidemment qu'Orly rouvre le plus tôt possible, précisait Edward Arkwright. Mais pour cela, il faudrait qu'il y ait un trafic suffisant. Or, il n'y a pas encore de visibilité sur le niveau de la reprise des vols qui va dépendre à la fois de la demande des passagers, mais aussi du rythme de réouverture des frontières en Europe et à l'international, sans doute beaucoup plus tardivement.
Cela n'aurait aucun sens économique et financier de faire redémarrer une plateforme de la taille d'Orly, qui accueille en temps normal entre 80.000 et 100.000 passagers pour seulement quelques vols."
Apparemment, cette crainte a été levée.
Ce qui est de bon augure pour la suite, dans le cas où cela signifie qu'ADP n'a plus guère de doute sur la réouverture des frontières à l'international.
Une question qu'Edouard Philippe a pourtant laissée en suspens cet après-midi.
A moins que les compagnies aériennes, très remontées contre la direction de l'aéroport, et le gouvernement, plutôt enclin à encourager une ouverture rapide, n'aient finalement réussi à se montrer suffisamment convaincants...