La lutte contre le racisme au quotidien, est la mission d'Avà Basta depuis 25 ans. L'association prend le parti-pris de l'humour pour interpeller la société à travers une exposition itinérante qui fait halte à Bastia.
Ce lundi matin, Dominique se rend à l’école Campanari de Bastia pour Avà Basta. Son rôle est d’éviter le décrochage scolaire des enfants qu’ils soient issus de l’immigration ou pas. Et pour cela, elle apporte aussi un soutien aux parents.
« Je pense que les enfants sont bien dans les apprentissages scolaires lorsqu’ils peuvent vivre pleinement leur vie d’enfant. C’est-à-dire qu’ils ont un loisir à côté, ils ont des parents suffisamment attentifs. Parfois, il faut aider ces parents à l’être un peu plus », précise-t-elle.
Régulièrement, Dominique fait le point avec les enseignants sur les besoins des enfants. Elle est la référente d’Ava Basta auprès de l’Éducation nationale. Elle suit une trentaine d’enfants et leur famille des quartiers populaires de la ville.
Cellule de veille internet
Mais la lutte contre le racisme se gagne surtout dans les esprits. Depuis quelques années, l’association a mis en place une cellule de veille sur internet pour répertorier et signaler aux autorités les propos racistes les plus litigieux.
L’association rétablit aussi la vérité sur de fausses informations. Exemple : « Les migrants ont tous droit à une CMU (couverture maladie universelle)». « Non, les migrants n’ont pas le droit à la CMU. Il faut faire des tas de démarches administratives, il faut être en possession de plusieurs documents administratifs et donc le migrant qui débarque n’a absolument pas le droit à la CMU quand il débarque », explique Anita Rao, cellule de veille « Avà Basta ».
La déconstruction des préjugés est toute aussi importante. Cette fois, cela passe par l’exposition de dessins humoristiques. Une contre-offensive nécessaire, car aujourd’hui, les personnes racistes ne se cachent plus vraiment.
« Maintenant, on est raciste, on l’affiche, on le dit, on l’écrit sur Facebook, sur les réseaux sociaux. On n’a pas honte de le dire et de s’afficher. C’est vraiment une autre forme qui s’est mise en place. Ce n’est pas que c’est plus difficile de lutter, ce sont tous les gens qui ne sont pas racistes ont baissé un peu le ton, ou alors ne le disent plus assez fort », estime Hélène Savelli, directrice du collectif « Avà Basta ».
Ava Basta aide et encadre chaque année 1 000 personnes, que cela soit pour des démarches administratives ou simplement pour remplir un chèque.