Le procès de l’incendie de la Mise au Verre, un établissement de nuit situé sur le vieux port, s’est tenu, ce mercredi 4 octobre, devant la cour d’appel de Bastia. Trois personnes avaient été condamnées en première instance. Un seul d'entre eux avait fait appel, Jaoide Fadil, 35 ans, présenté par les enquêteurs comme le commanditaire. Il comparaît pour complicité de destruction et association de malfaiteurs.
L’affaire avait eu un retentissement important. L’incendie de la Mise au Verre, un établissement de nuit situé sur le vieux port de Bastia, qui s’est déroulé en décembre 2021.
Parmi les trois condamnés en première instance, seul l’un d’entre eux a fait appel. Jaoide Fadil, grand, costaud, t-shirt noir, comparaît détenu et s’exprime avec un certain agacement depuis le box. Il est présenté comme membre du banditisme par les enquêteurs ainsi que comme le commanditaire dans ce dossier.
Pour cela, deux éléments, un renseignement anonyme et les déclarations d’un des proches d’un des deux exécutants condamnés en première instance. Durant l’audience, ce mercredi, il a largement été question des déclarations des deux jeunes hommes condamnés, des faits qui pour l’accusation auraient été commis afin d’effacer une dette de plusieurs milliers d’euros. Une dette contractée auprès de Jaoide Fadil en louant des véhicules de la société que gère ce dernier.
Quel mobile ? Mandaté par un groupe criminel ?
Pourquoi s’en prendre à cet établissement ? Selon l’avocat général, il y avait une rivalité commerciale établie entre la Mise au Verre et le Son des Guitares, qui sera incendié quelques semaines plus tard. Un établissement à propos duquel Jaoide Fadil n’a pas caché sa proximité avec les gérants. C’est dans cet établissement que travaillait l’un des deux exécutants condamné.
« Un mobile farfelu qui ne tient pas faute de preuve », selon l’avocat de la défense. Pendant près d’une heure, il a tenté de démonter un à un les arguments de l’accusation. Jaoide Fadil est-il le commanditaire comme le soutient l’accusation, si oui, pour quel mobile ? Était-il mandaté par un groupe criminel ?
Difficile d’aller plus loin sur ces questions. Le prévenu nie les faits qui lui sont reprochés. L’avocat général a réclamé la même peine qu’en première instance, 5 ans de prison. Le délibéré sera rendu le 18 octobre prochain.