Figure du grand banditisme corse, Jacques Mariani a entamé une grève de la faim pour s'opposer à son transfert, jeudi 8 août, du centre pénitentiaire de Réau en Seine-et-Marne, où des menaces pèseraient sur lui selon l'administration, vers celui d'Arles, dans les Bouches-du-Rhône.

Une grève de la faim, c'est la seule solution que Jacques Mariani a trouvée pour se faire entendre face à un transfert pénitentiaire censé le protéger mais auquel il s'oppose.

L'héritier sulfureux du clan criminel de la "Brise de mer", qui a notamment sévi en Corse entre la fin des années 90 et le début des années 2000, a été amené ce jeudi 8 août de la prison des Baumettes de Marseille à celle d'Arles (Bouches-du-Rhône). Pourtant, il aurait normalement dû retourner à Réau, en région parisienne (Seine-et-Marne), où il était incarcéré depuis quelques années et où sa famille réside.

Des "menaces" selon l'administration

"Jacques Mariani est totalement démuni face à cette situation inexplicable et surtout inadmissible", estime Hedi Dakhlaoui, son avocat, interviewé par notre journaliste Clément Tronchon. "Il fait donc la seule chose qui lui reste à faire de son côté, c'est-à-dire attirer l'attention de tout le monde sur sa situation carcérale et le traitement qui lui est réservé par l'administration pénitentiaire".

Pour la défense du détenu, ce transfert n'a pas lieu d'être. L'avocat réclame des preuves de ces menaces potentielles qui viseraient son client et qui ont justifié son transfert à Arles. "Lorsque quelqu'un est censé être menacé en détention, on ne transfère pas la cible, mais l'auteur des menaces. Et lorsqu'on veut prendre soin d'un détenu qui serait menacé, à en croire la thèse de l'administration pénitentiaire, il est assez curieux de le transférer en isolement à 800 kilomètres de son lieu de détention habituelle, de sa famille et de ses avocats. Il n'est pas un sac de linge qu'on déplace au gré des envies des uns et des autres d'un coin de la France à l'autre."

C'est quelqu'un qui n'a jamais "pleurniché" sur le traitement qui lui a été réservé par l'administration pénitentiaire puisqu'il a choisi sa vie.

Hedi Dakhlaoui, avocat de Jacques Mariani

Âgé de 58 ans, Jacques Mariani en a déjà passé 37 derrière les barreaux, dont 11 à l'isolement. En juin dernier, il a été condamné à 10 ans de réclusion en première instance dans le cadre du procès du double assassinat de l'aéroport Bastia-Poretta pour “récidive d’association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un crime”, une peine dont il a fait appel.

Le détenu purge toujours une peine courant jusqu'en 2030, dans l'affaire Nicolas Montigny. Ce dernier était un jeune nationaliste corse assassiné en septembre 2001 à Bastia et qui a inspiré le film Une vie violente de Thierry de Peretti.

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