Les avocats de Jacques Mariani veulent que le procès en appel du double assassinat de Bastia-Poretta se tienne hors de la juridiction des Bouches-du-Rhône. En cause notamment : le mauvais déroulé du procès de première instance à Aix-en-Provence. Sur les 13 coaccusés condamnés, 11 ont fait appel de la décision dont Jacques Mariani.
La désignation d’une cour d’assises d’appel ne dépendant pas de la juridiction des Bouches-du-Rhône. C’est ce qu’espèrent les avocats de Jacques Mariani, Mes Hedi Dakhlaoui et Yassine Maharsi, pour le procès en appel du double assassinat de l’aéroport Bastia-Poretta.
Début juillet, ils ont adressé des observations en ce sens auprès de la Cour de cassation. Selon eux, le procès de première instance, organisé à la cour d’Assises d’Aix-en-Provence entre le 6 mai et le 28 juin, s’est “très mal passé”. "De plus, les deux plus hauts magistrats de la cour d'appel d'Aix-en-Provence ont donné leur position sur le déroulement de ce procès. Le procureur général par le biais d'un communiqué de presse et le premier président de la d'appel en refusant la requête en récusation déposée par deux accusés. Partant, l'impartialité et l'objectivité indispensables à l'exercice d'une voie de recours effective impliquent que l'audience en appel se déroule devant une cour d'Assises qui dépend d'une autre cour d'appel", précise Me Hedi Dakhlaoui.
Dans ce dossier, leur client a été condamné à 10 ans de réclusion criminelle pour “récidive d’association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un crime”. En tout, 13 coaccusés ont été condamnés, 11 d’entre eux ont fait appel dont Jacques Mariani. Un appel également interjeté par le parquet.
Un procès ponctué d’incidents
Durant un mois et demi, les incidents ont ponctué l’audience. Outre la multiplication des demandes de renvoi, la récusation des avocats de la défense et le refus de comparaître d’une large partie des accusés, l’audience a également été marquée par la demande de récusation du président de la cour d’Assises par deux accusés.
Abdel-Hafid Bekouche et Richard Guazzelli dénonçaient une “partialité” du magistrat dans l’organisation du calendrier d’audience et notamment une reprogrammation “trop tardive” des auditions des enquêteurs. Une requête finalement rejetée par le premier président de la cour d'appel d'Aix-en-Provence.
15 personnes ont été jugées pour les assassinats de Jean-Luc Codaccioni et Antoine Quilichini, figures du banditisme corse, le 5 décembre 2017 sur le parking de Bastia-Poretta. Les frères Christophe et Richard Guazzelli, les principaux accusés de ce dossier, ont respectivement été condamnés à 30 ans de réclusion criminelle, dont 20 ans de sûreté, et 20 ans de réclusion criminelle, dont 16 ans de sûreté.
Pour l'heure, la date du procès en appel n'a pas été fixée.