Vendredi 14 juin, deux accusés détenus - qui refusent de comparaître au procès du double assassinat de Bastia-Poretta - ont formulé une demande de récusation du président de la cour d’assises. Ils dénoncent la "partialité" du magistrat dans l’organisation du calendrier d’audience.
Énième rebondissement au procès du double assassinat de Bastia-Poretta.
Vendredi 14 juin, deux accusés, Abdel-Hafid Bekouche et Richard Guazzelli, ont déposé une demande de récusation du président de la cour d’assises Jean-Yves Martorano.
Dans ce courrier de quatre pages, les deux hommes – accusés d’assassinat et qui refusent de comparaître – dénoncent la "partialité" du magistrat dans l’organisation du calendrier d’audience.
"Il s’agit là d’un choix délibéré du président de la Cour d’assises portant ainsi une atteinte gravissime à la cohérence des débats, à leur intelligibilité et à l’exercice effectif des droits de la défense, le tout sous couvert d’une impossibilité imaginaire…"
Le calendrier en question
Initialement, dans la première version du planning d'audience, les enquêteurs devaient déposer à partir du mercredi 15 mai, soit la deuxième semaine du procès. Cependant, leur passage à la barre avait été reporté au lundi 10 juin, soit à la sixième semaine d’audience. Une date alors considérée trop tardive par les avocats de la défense qui avaient vu leur demande de renvoi être refusée. Récusés par leurs clients, ils avaient quitté le procès le 21 mai. Depuis, huit des neuf accusés détenus n'assistent plus à l'audience.
En guise d'explication à cette modification du calendrier, le président Martorano avait alors invoqué l'indisponibilité des enquêteurs à venir témoigner mi-mai, ces derniers devant prendre leurs congés anticipés en raison des Jeux Olympiques de Paris.
Or, la semaine dernière, à la barre, la directrice d'enquête a indiqué qu'elle et ses collègues s'étaient toujours tenus à disposition de la cour, et ce à partir du 15 mai.
Des déclarations qui remettent en cause les motifs avancés par le président Martorano pour justifier de son changement de planning. Et qui, aujourd’hui, conduisent à cette demande de récusation.
Reprise des débats lundi
Selon nos informations, les autres accusés détenus dans ce dossier - qui refusent également de comparaître - sont solidaires de la démarche, à l’exception de Jacques Mariani, le seul à être revenu dans le box.
Désormais, la demande de récusation est entre les mains du premier président de la cour d’appel d’Aix-en-Provence. Il devra statuer rapidement, après avoir pris connaissance de l’avis du procureur général.
Sa réponse pourrait intervenir en début de semaine prochaine. Pour l’heure, cette requête ne suspend pas la tenue des débats qui reprendront ce lundi matin au Palais Monclar.
Les explications d'Alain Stromboni :