Les débats ont repris ce lundi 10 juin au palais Monclar d'Aix-en-Provence. Pour cette sixième semaine d'audience du procès du double assassinat de Bastia-Poretta, ce sont les enquêteurs qui sont appelés à la barre.
Aux assises des Bouches-du-Rhône, à Aix-en-Provence, le procès "Poretta" entre dans sa sixième semaine.
Désormais, la cour va se pencher sur l'enquête autour du double assassinat d'Antoine Quilichini et Jean-Luc Codaccioni, le 5 décembre 2017 sur le parvis de l'aéroport de Bastia.
Ce lundi 10 juin, devant un box des accusés où seul Jacques Mariani a pris place, les premiers enquêteurs ont été auditionnés.
L'ex-directeur de la Police judiciaire en Corse a été entendu en visioconférence. Par écrans interposés, celui qui a dirigé le service de 2014 à 2020 s'est notamment livré à un historique de la criminalité organisée insulaire, tout en revenant sur la création et l'implosion de la bande de la Brise de Mer.
Devant la cour, le policier s'est également attaché à redessiner l'équilibre du banditisme entre le sud et le nord de l'île, "rompu à la mort de Jean-Jé Colonna en 2006". Une époque où apparaissent, selon les services d'enquête, les premières tensions au sein de la Brise de Mer.
Le reportage de Marie-Françoise Stefani, Jennifer Cappaï et Yann Benard :
Initialement, dans la première version du planning d'audience établie par le président Martorano, il était prévu que les enquêteurs déposent à partir du 15 mai, soit la deuxième semaine du procès. Cependant, leur passage à la barre avait été décalé. Raison invoquée : la prise de congés anticipés en prévision des Jeux Olympiques de Paris.
Pour les avocats de la défense, ce report de l'audition des policiers "portait gravement atteinte au principe de l’oralité des débats". La défense des accusés avait alors demandé que le planning soit revu. En vain. Les avocats avaient ensuite formulé une demande de renvoi, rejetée elle-aussi. Récusées par leurs clients, les robes noires de onze des quatorze accusés avaient ainsi quitté le procès. Il en avait été de même, ensuite, pour les avocats commis d'office.
Depuis, les accusés détenus ne comparaissent plus, à l'exception de Jacques Mariani qui a décidé de rappeler ses conseils afin de revenir, le 28 mai, dans le box.
Parmi les cinq personnes renvoyées devant la cour d'assises qui comparaissent libres, seuls François Marchioni et José Menconi ont chacun récusé leur conseil. Cependant, les deux accusés continuent d'assister à l'audience.
Cet après-midi, les débats se poursuivent avec la suite des auditions des enquêteurs.