Lors de la conférence de presse de rentrée d'Un futur pour Bastia, l'élu de l'opposition a fait savoir qu'il avait déjà envoyé un courrier aux groupes politiques du conseil municipal mais également de l'assemblée de Corse, afin de "de parler à tous les Bastiais et d'offrir des perspectives".
Deux ans, c'est long. Mais en politique, c'est très court.
Julien Morganti a les Municipales de 2026 dans le viseur, et il ne veut pas perdre de temps.
Hier, la conférence de presse que tenait Un futur pour Bastia, marquait la rentrée politique du mouvement d'opposition bastiais. Mais elle ressemblait à s'y méprendre à un lancement de campagne.
Nouveau projet de société
Entouré de son équipe, place Claude Papi, à Lupinu, Julien Morganti a esquissé ce à quoi pourrait ressembler Bastia, si le conseiller municipal d'opposition était porté aux responsabilités lors des prochaines élections.
Durant la conférence de presse, ont été abordées les questions d'éducation, de précarité, d'environnement, de stationnement, de santé, de PLU, de redynamisation du centre-ville, et des projets ont été évoqués, dans leurs grandes lignes.
L'élu n'a pas manqué de souligner également les problèmes "de sécurité, de communautarisme, d'incivilité et de trafics". Julien Morganti y voit une des raisons de "la montée brutale des votes extrêmes" lors des dernières élections européennes et législatives. Ce vote, pour Un Futur pour Bastia, est avant tout "un cri de ceux qui se sentent abandonnés par leurs dirigeants".
Un nouveau pacte social où la création de richesse et la solidarité doivent être au coeur des propositions
"Ce cri, nous l'avons entendu et compris. Il est aujourd'hui de notre responsabilité d'y répondre par un nouveau projet de société, et un nouveau pacte social où la création de richesse et la solidarité doivent être au cœur des propositions".
Rassembler
Reste à pouvoir appliquer ce nouveau projet de société. Et pour cela, il faudra parvenir à remporter la mairie.
Lors des Municipales 2014, une alliance qui rassemblait les nationalistes de Simeoni, la gauche de François Tatti et Emmanuelle de Gentile, et la droite de Jean-Louis Milani était parvenue à l'emporter face à ce que l'on appelait alors "la dynastie Zuccarelli", supposée indéboulonnable.
Et Julien Morganti, qui en faisait partie, au côté de François Tatti, s'en rappelle fort bien.
Alors, il appelle à l'union des adversaires de Pierre Savelli et de son équipe :
"Il faut tourner la page des divisions, montrer qu'il faut rassembler, parler à tous les Bastiais pour offrir des perspectives", débute-t-il. Quelques minutes plus tard, il le répète : "il faut qu'on parle aux Bastiais dès le premier tour dans une stratégie de rassemblement le plus large".
Au fil de sa prise de parole, il martèlera cette idée, encore et encore : "Il y a un abandon sur les questions sociales, sécuritaires et sociales. Au-delà des sensibilités des uns et des autres, on veut rassembler sur un socle clair à Bastia".
Mais rassembler qui ?
Reste à savoir avec qui se fera ce rassemblement : "d'abord l'opposition municipale, et ensuite l'ensemble des Bastiais, pour proposer une alternative crédible, saine et cohérente", soutient Julien Morganti.
L'ensemble des Bastiais, cela comprend-il également A Mossa Palatina, le parti nationaliste identitaire qui a beaucoup occupé l'espace médiatique au cours de l'année 2024, et qui ne fait pas mystère de ses ambitions bastiaises ?
Hier, face aux micros et aux caméras, Julien Morganti n'a d'abord pas répondu à la question, avant de conclure, devant l'insistance de la presse, par un simple "on parle avec les Bastiais".
Quelques heures plus tard, Julien Morganti a fait parvenir à notre rédaction un courrier nous demandant de préciser que "les propositions de discussions avec les groupes politiques concernent uniquement ceux présents au conseil municipal et à l'assemblée de Corse. Un courrier a été adressé dans ce sens. En aucun cas des contacts sont envisagés dans une démarche de rassemblement avec d'autres groupes ou mouvements extrêmes".