Lucciana : la construction illégale de la paillotte Chez Antho devant la justice

Le gérant de la paillotte chez Antho à Lucciana était jugé vendredi 1er avril devant le tribunal correctionnel de Bastia pour avoir reconstruit illégalement une paillotte d’une surface totale de 800m2 sur un terrain inconstructible, en zone remarquable du littoral. L’association Le Garde et deux riverains se sont portés partie civile.

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Le parquet a tapé fort”, reconnaît l’avocat de l’association de défense de l’environnement le Garde, Me Benoist Busson. “Les réquisitions sont assez impressionnantes”, ajoute le prévenu, Anthony Zamboni. 

800m2 au sol

Vendredi 1er avril, il était jugé par le tribunal correctionnel de Bastia pour avoir bâti sans permis de construire une paillotte de 800 m2 sur un terrain inconstructible, en zone naturelle classée espace remarquable du littoral au terme du PLU et du Padduc, en zone inondable du plan de prévention des risques inondations et dans la bande des cent mètres. Lucciana est en outre une commune fortement concernée par l'érosion de son littoral.

La paillotte, d’abord construite sans permis en 2008, mesurait environ 80 m2. C’est en 2015, après un incendie, que son propriétaire la rebâtit dans des proportions plus importantes. 

Sur les réquisitions, avocat et prévenu n’ont pas entendu les mêmes montants. Me Busson l’assure, le parquet a requis 300.000€ d’amende contre la personne morale, la société d’Anthony Zamboni et 200.000€ contre l’exploitant. Anthony Zamboni, absent à l’audience, a lui eu vent d’une amende à 100.000€ à l’encontre de la personne morale.  

Le parquet a également requis le démontage de la paillotte dans un délai de 30 à 60 jours, sous peine de devoir payer 500€ par jour d’indemnités de retard, avec une exécution provisoire : même si Anthony Zamboni faisait appel, la décision prise en première instance serait exécutée. 

Le code de l’urbanisme prévoit jusqu’à 6000€ d’amende par m2 de surface construite. 

Au procès, l’avocat de la défense évoque une “mort civile” pour son client, face à ce réquisitoire. Anthony Zamboni, lui est surpris : “Je suis ouvert depuis 2008, je me suis pris plein de contrôles et à aucun moment on m’a dit “il manque un permis.”” Il dit avoir pensé être titulaire d’une autorisation de reconstruire et engagé les démarches pour se mettre dans la légalité après avoir été alerté, mais il était trop tard. 

Nous devions rouvrir le 16 avril mais on attend le délibéré pour se prononcer sur une éventuelle reprise, déclare le prévenu. J’embauche beaucoup de personnel et là, au début de la saison, je dois appeler tous mes saisonniers pour leur annoncer ça.” 

La décision du tribunal est attendu le 13 mai prochain. 

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