Manifestation de Corte : un homme de 20 ans condamné à trois mois avec sursis

Le jeune homme de vingt ans a été relaxé concernant l'accusation de port d'armes. Les faits concernent la manifestation du 6 mars dernier à Corte, à la suite de l'agression meurtrière d'Yvan Colonna.

Le tribunal correctionnel de Bastia a rendu sa décision, moins sévère que les réquisitions du parquet, lors de l'audience du 12 avril dernier.

Le ministère public avait demandé entre 6 et 8 mois de prison avec sursis, mais il avait pris soin de souligner le comportement irréprochable de Théo L., 20 ans, lorsqu'il avait été interpellé, lors de la manifestation du 6 mars à Corte. 

 Er Frédéric Metzger avait précisé qu'"Il n'avait pas été pris en train de jeter des cocktails molotov, d'attaquer les forces de l'ordre ou la main armée avec le couteau".

En résumé, le parquet n'avait pas caché que la peine devait avant tout servir d'avertissement, "pour celui-ci et pour tous les autres", alors que les risques de manifestations violentes étaient encore présents. 

Climat apaisé

Un mois plus tard, le climat s'est sensiblement apaisé, et on peut imaginer que la décision rendue par le tribunal correctionnel en est, en partie, le reflet. Théo L. comparaissait pour "participation avec arme à un attroupement par une personne dissimulant volontairement son visage afin de ne pas être identifiée". Les faits ont été requalifiés en "participation avec arme à attroupement". Et le jeune homme a été condamné à 3 mois de sursis. 

Concernant le "port sans motif légitime d'arme blanche, ou incapacitante de catégorie D", Théo L. a été relaxé. Le couteau et l'aiguiseur de couteau qu'il portait sur lui ont été saisi, et il aura interdiction de détenir ou de porte une arme pendant 3 ans. 

Mon client a été arrêté simplement parce qu'il était calme.

Maître Anaïs Colombani

Une décision qui a semblé satisfaire le prévenu et son avocate, Maître Anaïs Colombani. "Cette décision a su apprécier la situation de mon client, celle d'une jeune homme qui n'avait pas commis de violences pendant la manifestation, qui n'avait pas le visage qui était dissimulé, et je pense que la requalification a été faite pour rendre aux faits leur plus juste valeur légale". 

Néanmoins, selon elle un sentiment d'injustice subsiste chez son client : "il y a un sentiment d'injustice, il sait qu'il n'a pas été violent au cours de la manifestation, et qu'il s'est fait arrêter simplement parce qu'il était calme, et que les forces de l'ordre pensaient qu'il valait mieux arrêter quelqu'un de calme, en marge de la manifestation, que d'autres individus avec lesquels il pourrait y avoir plus de problèmes..."

Suites judiciaires

 Le 7 avril dernier, un jeune de 18 ans, proche du mouvement Ghjuventù Libera, est passé en comparution immédiate au palais de justice de Bastia pour "violences sur personnes dépositaires de l’autorité publique", lors du rassemblement devant la caserne de Furiani, le 3 avril. Il a été condamné à 18 mois de prison dont 12 avec sursis.

D'autres interpellations avaient eu lieu durant les manifestations consécutives à l'agression meurtrière dont a été victime Yvan Colonna. Interrogé il y a quelques semaines par nos soins, le procureur de la République d'Ajaccio, Nicolas Septe, évoquait l'ouverture d'une dizaine d'enquêtes pour des faits d'associations de malfaiteurs, dégradation de biens publics par moyen dangereux en bande organisée. 

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