Depuis le début de la saison, le nombre d'accidents de plongée a fortement augmenté sur le littoral méditerranéen. Un constat regretté par la préfecture maritime de la Méditérrannée, qui fait état de dix interventions pour secourir douze plongeurs en difficulté sur la seule semaine écoulée.
La mer Méditerranée, ses eaux turquoise, ses fonds marins riches et variés, sa faune sous-marine diversifiée... et ses accidents de plongée. Depuis le début de la saison, ils sont ainsi, alerte la préfecture maritime de la Méditerranée, de plus en plus nombreux : pour la seule semaine écoulée, les sauveteurs ont dû intervenir à dix reprises pour poster secours à 12 plongeurs en difficulté.
"Il s’agit principalement d’accidents de décompression qui nécessitent une prise en charge médicale avec notamment un passage en caisson hyperbare et un suivi médical important", précise la préfecture dans un communiqué.
Si aucun décès n'est à déplorer, le CROSS Med s'alarme de fait du "nombre conséquent d’accidents de plongée signalés sur le littoral méditerranéen depuis le début de la saison", malgré les messages de prévention, et alors que "les activités sous-marines, comme la plongée ou l’apnée sont des activités à risques".
Bien évaluer son niveau
Du côté des clubs de plongée, les accidents surviennent principalement du fait d'un défaut d'estimation du niveau réel du pratiquant. "Le problème qui se pose aujourd'hui, c'est par exemple quand les personnes ne sont pas très aguerries, et viennent plonger en Méditerranée en pensant que ça ira puisqu'ils l'ont fait toute l'année en piscine", détaille Tony Viacara, plongeur professionnel et dirigeant du club Marine Diving Center, à Bastia.
Deux eaux et deux terrains de jeu pourtant très différents. "En piscine, il n'y a pas de courant, une eau chaude, et souvent moins de profondeur. Pour ces plongeurs de niveau 1 (encadré jusqu'à 20m) ou 2 (encadré jusqu'à 20m ou autonome jusqu'à 40m), quand on les amène en Méditérranée à 20 mètres, il peut y avoir une anxiété, liée aux changements de températures, à une eau moins calme, plein de paramètres qui font qu'un stress peut se produire et des accidents peuvent en découler."
"Il faut toujours bien analyser ses capacités avant de se lancer."
Dans ce cadre, Tony Viacara appelle à des groupes en sortie plongée plus restreints pour être mieux encadrés. "Certaines structures essaient d'emmener le plus de personnes possibles, même débutants, pour faire le plus du chiffre. Nous ne sommes pas du tout dans cette optique-là : pour nous, c'est 4 personnes maximum par palanquée, et en ce qui concerne les baptêmes, c’est-à-dire l'initiation à la pratique, c'est un encadrant pour un pratiquant, par un pour trois ou pour quatre comme on peut parfois voir."
Et pour limiter tout risque d'accidents, Tony Viacara insiste : "Il faut toujours bien analyser ses capacités avant de se lancer. Je viens de préconiser à une personne niveau 3 (autonome jusqu'à 60m) de faire une plongée de réadaptation, ce qui va permettre au moniteur d'évaluer ses capacités et de prendre la décision ou non de l'emmener plus profond. C'est essentiel et c'est le plus sécuritaire."
Prudence et sécurité
Cette hausse significative des interventions liées à la pratique de la plongée était déjà constatée l'an passé : en 2022, relève le CROSS Med, 155 opérations ont été enregistrées (contre 117 en 2021) et 9 décès. Dans ce cadre, la préfecture maritime de la Méditérrannée rappelle des consignes de prudence et de sécurité :
- Préparer sa plongée (météo, conditions de navigation,…) et vérifier le bon état de son matériel (notamment après avoir été stocké plusieurs mois)
- Ne pas plonger seul, privilégier la plongée en structure professionnelle
- Connaître ses capacités et ne pas surestimer sa condition physique, notamment pour une reprise d’activité après plusieurs mois d’arrêt (visite médicale fortement recommandée pour des profils de plongées engagées)
- Savoir alerter lorsque survient un imprévu par téléphone au 196 ou canal VHF 16 pour une prise en charge médicale rapide en cas de suspicion d’accident de décompression
Fin 2022, la Fédération Française d’Etudes et de Sports Sous-Marins (FFESSM) revendiquait 135.000 licenciés dans l'Hexagone.
