Abdelkarim Zerouali est accusé de viols et de tentative de viol. Les cinq victimes étaient mineures au moment des faits. L'une des parties civiles a demandé le huis clos. Le procès, qui a commencé cet après-midi, devrait durer jusqu'au mardi 26 mars.
Les faits se sont déroulés en 2017, 2018 et 2019, à Bastia, Furiani, Borgo, Lucciana et Barbaggio.
Abdelkarim Zerouali, âgé aujourd'hui de 28 ans, est accusé d'avoir violé et tenté de violer cinq jeunes femmes, toutes mineures au moment des faits. Trois d'entre elles se sont constituées partie civile.
La procédure a permis d'identifier deux autres victimes potentielles, qui ont témoigné face aux enquêteurs, mais ont refusé de déposer plainte.
C'est par l'intermédiaire de Snapchat, au hasard d'une rencontre dans des établissements de nuit, ou par l'intermédiaire de connaissances communes, qu'Abdelkarim aurait abordé ses victimes, selon les conclusions de l'enquête, avant de les convaincre de le suivre dans des endroits isolés, et de les contraindre de lui délivrer des faveurs sexuelles, par des menaces ou des coups violents.
La partie civile a demandé que les débats se déroulent à huis clos.
Récidive
Abdelkarim Zerouali avait été condamné, en 2011, par le tribunal pour enfants de Bastia, pour des faits similaires, de viol et agression sexuelle sur mineur de moins de 15 ans. La peine avait été de 6 mois d'emprisonnement avec sursis.
L'homme nie les faits qui lui sont reprochés. Il est en détention provisoire depuis le 29 octobre 2020, dans l'attente du procès qui s'ouvre aujourd'hui.
Avant même que le public et la presse ne quittent la salle des assises du palais de justice de Bastia, en raison du huis clos, la présidente a averti Abdelkarim Zerouali que les deux avocats qui devaient le représenter avaient écrit à la cour pour faire savoir qu'ils "ne souhaitaient pas, ne pouvaient pas, ou n'acceptaient pas d'assurer sa défense".
Le procès devant se tenir, la cour a fait appel au bâtonnier, Benoït Bronzini de Caraffa, afin qu'il désigne un avocat commis d'office. Quelques minutes plus tard, Maître Antoine Guidici et Maître Anna-LIvia Guerrini prenaient place devant le box des accusés, et un Abdelakrim Zerouali qui ne faisait rien pour dissimuler son dépit : "Madame la présidente, je refuse que ces deux personnes, qui ont été mes avocats par le passé, me représentent. Nos manières de concevoir ma défense ne correspondaient pas".
Ce sont pourtant eux, qui connaissent déjà le dossier, qui seront maintenus sur les bancs de la défense.
Du côté de la partie civile, on secoue la tête, et souffle : "il en a épuisé 14, des avocats..."
Une telle introduction ne laisse pas vraiment augurer de débats sereins au cours des prochains jours.