Depuis 36 ans, le festival du film britannique organisé au Studio de Bastia est un rendez-vous précieux pour les nombreux amateurs du cinéma d'outre-manche. Et cette année, une nouvelle fois, l'affiche est prometteuse.
9 heures du matin, rue René Viale, à Bastia. On est loin des pubs de Liverpool ou Newcastle, mais l'ambiance est similaire.
Devant le cinéma le Studio, une table a été dressée, offrant un petit déjeuner aux cinéphiles, à quelques minutes de l'ouverture de la Quinzaine du cinéma britannique, et de la première projection. L'occasion, pour de nombreux fidèles, de se retrouver.
J'ai toujours pensé que le cinéma britannique était le meilleur d'Europe, et cette édition le prouve encore
Hervé, spectateur
Le Studio, depuis des décennies, s'est constitué un solide réseau d'amatrices et d'amateurs de cinéma, qui répondent toujours présent, et ont créé des liens au fil des séances. Avec les autres spectateurs, et avec le personnel du cinéma. Et l'ambiance est presque familial, pour le plus grand plaisir de Michèle de Bernardi, qui a pris la suite de son père, René Viale, il y a quelques années.
Une programmation de haute volée
Mais il n'y a pas que le plaisir d'échanger entre fans de cinéma qui a poussé les gens à faire le déplacement. La qualité de la programmation a de quoi ravir même les plus exigeants. "Il n'y a que du bon"; estime Hervé en examinant les horaires des prochains jours, affichés à l'entrée. "Stephen Frears, Bill Nighy, Sam Mendes, Emma Thompson, Tilda Swinton... Ca donne envie. J'adore le cinéma britannique, j'ai toujours pensé que c'était le meilleur d'Europe, et cette édition le prouve encore".
Michèle de Bernardi sourit. Elle a apporté un grand soin au choix des long-métrages, pour proposer un panel varié au cours des deux prochaines semaines. "J'ai lu les critiques, j'ai vu le maximum de films, j'ai croisé toutes ces informations avec les sorties nationales, telles que Eternal Daughter aujourd'hui et The Lost King la semaine prochaine, je me suis appuyé sur la réputation de réalisateurs de renom...".
Audrey, elle, a déjà coché les films qu'elle veut voir sur le dépliant. Emily, le long métrage de Frances O'Connor consacré à Emiliy Brontë, autrice des Hautes de Hurlevents, Empire of Light le dernier film de Sam Mendes, réalisateur de Skyfall ou d'American Beauty, et puis une date, celle lundi 3 avril, où sera projeté un film mystère.
"Personne ne sait de quel film il s'agit, hormis le projectionniste et moi", s'amuse Michèle de Bernardi. "Les gens viennent, en nous faisant confiance, et en espérant être surpris. C'est un risque, c'est vrai, mais c'est aussi l'occasion de découvrir un film qu'ils n'auraient peut-être jamais vu. On a tous des a priori, et souvent, on adore des films qu'on aurait pensé détester..."
Scolaires
Ce sont également les scolaires qui ont fait le succès du festival du film britannique, depuis 36 ans. Et ce matin, c'est une classe de BTS Systèmes automatisés du lycée de Montesoro qui a fait le déplacement. "On choisit les films qu'on va voir avec eux", explique Christelle Uribelarrea, professeure d'anglais. "On en discute également avec les professeurs de culture générale, on tente de trouver un lien avec les matières abordées durant l'année dans les différentes matières..."
Des films en V.O., de quoi, peut-être, améliorer un accent anglais qui est laisse souvent à désirer chez les élèves des collèges et lycées de France... Mais Christelle Uribelarrea en doute. "Ca, ca restera toujours un problème ! Tant que l'on aura aussi peu d'heures et de moyens à consacrer à l'apprentissage des langues étrangères au sein de l'Education nationale, difficile de faire mieux. 1h30 ou 2h par semaine en BTS, c'est pas beaucoup..."
Alors certes, en sortant de la séance des Banshees d'Inisherin, d'Eternal Daughter ou d'Aftersun, personne ne sera soudainement devenu bilingue. Mais une chose est sûre, les spectateurs qui auront fait le déplacement jusqu'au Studio auront au moins vu d'excellents films...
Retrouvez la programmation de la 36e Quinzaine du cinéma britannique