Récolte des clémentines en Corse : 1 200 travailleurs saisonniers marocains attendus début octobre

Afin de pallier le manque de main-d’œuvre pour la récolte des clémentines, plus d’un millier de travailleurs saisonniers marocains vont venir travailler chez les agrumiculteurs de Haute-Corse dès le mois d'octobre.

Chaque automne, la cueillette des clémentines en Haute-Corse nécessite un besoin conséquent en termes de main-d’œuvre.

Début octobre, 1 200 travailleurs saisonniers viendront donc du Maroc pour travailler chez des producteurs insulaires et ainsi participer aux récoltes. Un chiffre annoncé vendredi 1er septembre à l'AFP par l'Office français de l'immigration et de l'intégration (Ofii), chargé d'organiser leur arrivée en Corse.

Ces travailleurs marocains se rendront sur l'île entre le 6 octobre et le 2 novembre à bord de vols commerciaux pris en charge "par les producteurs", de plus en plus dépendants de cette main-d'oeuvre étrangère, a souligné le directeur général de l'Ofii, Didier Leschi.

Cette annonce fait suite à la signature d’une convention en juillet dernier entre l'Ofii, la FNSEA - premier syndicat agricole français - et l'établissement public marocain chargé de l'emploi (Anapec) dans le but de "faciliter le recrutement de travailleurs saisonniers agricoles marocains" par des exploitants français.

Une démarche censée "répondre aux besoins des agriculteurs qui font actuellement face à un manque de candidats, (...) remettant en question certaines récoltes", avait insisté la FNSEA.

Titres de séjour temporaires

Les saisonniers qui viendront dans l’île dès le mois d’octobre se seront vus délivrer préalablement des titres de séjour temporaires. L’Ofii, également chargé du contrôle du retour de ces travailleurs au Maroc, indique qu’ils devront "repartir à l'issue du contrat". Une fois rentrés au Maroc, ils auront l’obligation de pointer dans l'antenne de l'Office français à Casablanca.

"Cela a été un parcours du combattant pour faire ce dossier-là, a confié à l'AFP Jean-Paul Mancel, agrumiculteur à Valle-di-Campoloro et président de l'AOP fruits de Corse.  Ils sont le même nombre que l'année dernière. Cela nous permet d'avoir des saisonniers qui partent et reviennent de Bastia sans passer par Marseille. Tout le monde est gagnant."

Et l’exploitant agricole insulaire d’ajouter : "Cette main d'oeuvre est d'une importance primordiale. Si on n'avait pas ces collaborateurs, on ne pourrait pas faire nos récoltes. Ils font partie de nos équipes. Ils viennent régulièrement chaque année. Sans eux, on ne pourrait pas faire la saison de clémentine. On va parler d'environ 30 000 tonnes récoltées pour cette année. Soit 2000 à 3000 tonnes en moins par rapport à l'année passée. Chaque producteur a l'obligation d'héberger ces travailleurs. Il y a 160 producteurs dans l'IGP et 70% d'entre eux participent à faire venir les travailleurs marocains."

16 000 saisonniers en 2022 en France

Ce recours aux saisonniers marocains n’est pas nouveau. Il "a explosé" ces dernières années, souligne Didier Leschi, le directeur général de l'Ofii. Les chiffres en attestent : en  2022, 16 000 d'entre eux ont été employés pour l'agriculture française. Ils étaient 10 000 en 2021 et 6 300 en 2018.

De plus, l’après Covid-19 et la fin des restrictions sanitaires ont marqué un retour en force de ces travailleurs qui sont devenus un rouage essentiel de l’agriculture en France et une force de travail incontournable. À tel point que les exploitants agricoles ont demandé aux autorités françaises d'organiser des ponts aériens exceptionnels au plus fort de la pandémie.

Durant cette période, en octobre 2020, l’Ofii avait ainsi fait venir 900 travailleurs marocains dans l'île pour "sauver les récoltes" de clémentines corses.

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