Réforme des retraites : « Faire trimer les classes populaires et les plus modestes n’est pas acceptable »

À l’occasion de la journée de mobilisation du mardi 31 janvier contre la réforme des retraites, nous sommes allés à la rencontre des manifestants qui ont descendu le boulevard Paoli, à Bastia. Issus de générations et d’horizons différents, mais avec un seul mot d’ordre : la réforme des retraites, c’est non.

En ce mardi matin, les grilles de la préfecture sont le théâtre d’un contraste saisissant : sous un ciel bleu et ensoleillé, la colère des manifestants gronde. Parmi eux, Maria, Michel, Angelica, Sébastien, et Lisandru. Des citoyens bien décidés à faire connaître leur hostilité au projet de réforme des retraites.     

« Faire contribuer les plus riches et prendre l’argent où il est »

"Si une majorité du peuple est en désaccord, il est inconcevable que cette réforme passe dans ces conditions. J’ai 58 ans, et déjà des problèmes de santé. Pourtant, je ne fais pas un métier pénible. Mais je pense qu’à mon âge, tout le monde a des problèmes de santé. 64 ans, c’est loin, et surtout injuste : à mon sens,  il suffirait de faire contribuer les plus riches, les actionnaires, les milliardaires et de prendre l’argent où il est pour une question de solidarité nationale. Faire trimer les classes populaires et les plus modestes n’est pas acceptable".

 Maria, 58 ans, employée de l’éducation nationale

« On se doit d’être solidaire de tous ces jeunes »

"Il me semble que c’est un devoir d’être présent aujourd’hui. Je ne suis pas directement concerné par cette réforme, puisque j’aurai 64 ans dans deux mois. Il n’empêche, on se doit d’être solidaire de tous ces jeunes. Cette réforme ne doit pas être actée. Cette mobilisation peut faire réfléchir le gouvernement, si elle est très suivie et qu’on assiste à une forte mobilisation. Il n’y a pas d’alternative à ce jour pour faire bouger les choses, c’est pour cette raison qu’on se doit d’être nombreux dans la rue".

 Michel, 63 ans, employé de banque

« Je pense à mon avenir et à celui des autres »

"Je suis présente aujourd’hui car je pense à mon avenir et celui des autres. Il me paraissait important de me mobiliser une nouvelle fois. L’efficacité des manifestations dans la rue ? Je n’ai aucune certitude, mais ce qui est certain, c’est qu’il est toujours préférable de se mobiliser plutôt que de ne rien faire. Après, il sera trop tard et nous ne pourrons pas dire que nous ne savions pas. La retraite à 60 ans pour tous me paraît être un système alternatif juste".

Angelica, 18 ans, étudiante 

« Il va falloir que ces mobilisations durent dans le temps »

"Je suis foncièrement contre l’allongement de la durée de travail. Pourtant, je fais un métier dans lequel je me sens épanoui. Pour être très honnête, je n’avais pas manifesté le 19 janvier dernier, bien qu’étant tout de même gréviste. Mais cette fois-ci, j’ai décidé d’être présent dans la rue, c’est beaucoup trop important. Nous pouvons faire reculer ce projet du gouvernement. Cependant, pour que les mobilisations servent à quelque chose, il va falloir que ça dure dans le temps".

 Sébastien, 52 ans, ingénieur

« Pour un projet global de société dans le cadre d’une Corse émancipée »

"Je pense que cette mobilisation peut inverser la tendance. On pense à 1995, lorsqu’Alain Juppé avait présenté un projet sur une réforme des retraites et de la Sécurité sociale. La mobilisation de l’époque avait conduit à l’abandon du projet. Sur les solutions alternatives au projet actuel, étant militant indépendantiste, ma vision diffère de celles de l’opposition parisienne. Comme les différents mouvements nationalistes, je pense qu’il faut plutôt se baser sur un projet global de société dans le cadre d’une Corse émancipée. Dans cette optique, nous mettrons en place un système adapté à notre population".

 Lisandru, 29 ans, fonctionnaire territorial

Les organisations syndicales ont d’ores et déjà appelé à la mobilisation les 7 et 11 février prochains.

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