Régis Brouard : "c'est légitime, au Sporting Club de Bastia, d'avoir des ambitions"

L'entraîneur des Bleus a accordé un long entretien à France 3 Corse ViaStella. Il y évoque le parcours des Bleus cette saison, les objectifs du club, et répond à toutes les interrogations sur son système de jeu.

Dans deux jours, le SC Bastia se déplace dans l'Aveyron. Un match qui s'annonce compliqué, face à Rodez, lanterne rouge de L2. Régis Brouard en est conscient. "C'est vrai, ils sont dans l'obligation de gagner. Il faudra qu'on rentre dans le match rapidement et qu'on aille les presser, qu'on les pousse à la faute". 

Mais le coach bastiais, qui s'engage dans le couloir qui mène au vestiaire de ses hommes, n'est pas plus inquiet que cela. "Le tout, c'est que l'on reste dans la continuité de ce que l'on a produit samedi dernier face à Guingamp" lance-t-il par dessus son épaule, comme une évidence. 

Excès

Tout le monde, dans les travées de Furiani, n'est pas forcément de son avis. Le parcours des Bleus en championnat, depuis quelques semaines, n'est pas vraiment enthousiasmant. Une défaite, 3-0, face à Caen, une autre, à domicile, contre Quevilly (0-1), et enfin ce match nul (1-1), concédé à Guingamp sur la pelouse d'Armand Cesari.

Les supporters n'ont pas caché leur irritation. Il faut dire que cette série fait suite à une autre, bien plus flatteuse, de 5 victoires et 1 nul. Des performances qui avaient aiguisé les appétits des fans du Sporting, qui les voyaient déjà en L1...

Cet emballement ne choque pas Régis Brouard. "Ici, il y a toujours un côté excessif. Cette passion, c'est la raison pour laquelle on aime ce club. Cet excès, dans le soutien comme dans la critique, il faut vivre avec, et je pense que c'est même bénéfique. C'est mieux comme ça, on ne s'ennuie pas !", sourit le coach, en remontant la fermeture éclair de son blouson noir. "Et puis c'est légitime, au Sporting, d'avoir des ambitions. Si ce n'est pas le cas, votre place n'est pas ici. Je me nourris de cela tous les jours. Et c'est aussi le cas de mes joueurs".  

Intensité

Pas question pour Régis Brouard de fuir ses responsabilités. Il reconnaît que toutes les critiques qui ont été émises après la défaite contre Quevilly étaient justifiées. "On n'a pas répondu présents. On s'est posés des questions, on a cherché les raisons, et on en a identifié quelques-unes. Il y a l'aspect psychologique, d'une part, avec peut-être un peu de laisser-aller après notre belle série de victoires. Il y a aussi, tout simplement, l'aspect physique. On avait beaucoup demandé aux joueurs, ils avaient beaucoup travaillé depuis le retour de la trêve de la Coupe du monde....  Notre jeu demande beaucoup de courses, beaucoup d'intensité". Et puis, reconnaît enfin Régis Brouard, il y avait aussi l'adversaire, "qui nous a proposé des choses que l'on attendait pas. On s'est fait prendre au piège, voilà tout". 

Quand on est entraîneur, il faut parfois savoir faire la différence entre le contenu d'une rencontre de foot, et le résultat final

Régis Brouard

En ce qui concerne le match nul concédé face à Guingamp, son analyse est tout autre. "On avait pratiquement fait le match parfait, on s'est procuré beaucoup d'occasions, on a touché deux fois les montants... Et puis il y a cette erreur, en fin de match. Mais cela peut arriver à tout le monde, et on l'a encore vu mercredi en Ligue des Champions"

Voilà pourquoi Régis Brouard espère de ses hommes une prestation dans la lignée de celle de Guingamp, sur la pelouse de Rodez. "Quand on est entraîneur, il faut parfois savoir faire la différence entre le contenu d'une rencontre de foot, et le résultat final". 

Transition

Régis Brouard n'en dira pas plus sur la manière dont il compte aborder le déplacement à Rodez. Pas question de dévoiler son plan de jeu. Depuis son arrivée à Bastia, en octobre 2021, le natif d'Antony a fait preuve plus d'une fois de sa souplesse tactique. "Il ne faut pas être figé dans un schéma précis. Laisser son adversaire dans l'incertitude jusqu'au coup d'envoi peut être un avantage non négligeable. Je change mon animation, c'est vrai. Mais les principes de jeu restent les mêmes"

Au Sporting, actuellement, on manque trop de maîtrise et de maturité dans le jeu pour le prendre à notre compte

L'un d'eux, Régis Brouard le rappelle, c'est la transition. "Dans le foot moderne, il faut aller vite. La compréhension du jeu et la prise de décision sont primordiales. Et au Sporting, actuellement, on manque trop de maîtrise et de maturité dans le jeu pour le prendre à notre compte. On ne peut pas enchaîner 7, 8 passes pour fixer un adversaire et faire la différence. On doit récupérer des ballons, dans des zones bien particulières, pour pouvoir tirer le meilleur profit de nos qualités".   

Au Sporting jusqu'en 2025

Régis Brouard est conscient des limites de son groupe, mais également de ses points forts. Et il est bien décidé à en faire le meilleur usage possible. S'il n'affiche pas clairement son objectif pour cette saison, on devine à ses propos qu'il ne compte pas jouer les faire-valoir. Le Sporting Club de Bastia, bien calé à la huitième place, a 12 points d'avance sur le premier relégable, et 7 points de retard sur le deuxième, Bordeaux, alors que le championnat entre dans son dernier tiers. 

Au printemps, il y aura un net regain de forme. Ce qui est important, c'est qu'on se trouve à ce moment-là dans une position suffisamment intéressante pour pouvoir en profiter...

"Les quatre prochains matchs, dont trois vont se jouer à l'extérieur, vont nous permettre de faire un premier point. Mais je sais que tout se passe souvent dans les dernières journées. On en avait conscience lors de notre préparation. Les joueurs ont eu une charge de travail importante, et la conséquence, c'est le coup de fatigue qu'on est en train de traverser. Mais le bon côté, c'est qu'au printemps, il y aura un net regain de forme. Ce qui est important, c'est qu'on se trouve à ce moment-là dans une position suffisamment intéressante pour pouvoir en profiter..."

Revue d'effectif par Régis Brouard

Se projeter, imaginer, prévoir...

Régis Brouard le sait bien : dans le football, le temps court est un piège. Et ce n'est qu'en réfléchissant à long terme qu'on peut marquer son territoire, et connaître le succès. La prolongation de son contrat, le 1er janvier, jusqu'en juin 2025 va dans ce sens. Et prouve que les dirigeants du Sporting pensent la même chose. 

 

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