À Bastia, le Conseil municipal a voté, début octobre, l'instauration d'une taxe sur les commerces inoccupés depuis au moins deux ans. Une taxe qui pourrait osciller entre 100 et 6.000 euros en fonction de la taille de ces locaux vacants. L'objectif : redynamiser le centre-ville.
Dans les rues du centre-ville de Bastia, des dizaines de boutiques sont vides. Le rideau baissé.
En tout, 12 % des commerces sont vacants. Si le chiffre est inférieur de 2 % à la moyenne nationale, il reste trop élevé pour la municipalité.
Une nouvelle taxe a ainsi été mise en place. Présentée par Emmanuelle de Gentili, première adjointe, au Conseil municipal, la mesure a été votée à l’unanimité.
Elle représente 20 % de la taxe foncière pour les commerces fermés depuis plus de deux ans. “Le but n’est pas de taxer, mais d’inciter à remettre sur le marché, soit à la location, soit à la vente, des locaux qui aujourd’hui pénalisent l’activité économique. Nous n’avons pas forcément des rues vides, mais nous avons des rues mitées par des commerces fermés. Ça pénalise donc l’activité économique des autres commerces”, explique l’élue.
52 commerces concernés par la taxe
Dans le centre de Bastia, la mairie a recensé 120 locaux vides. Dès l’année prochaine, 52 d’entre eux seront soumis à la taxe s’ils ne trouvent pas preneur. Une bonne mesure selon le président de l’association des commerçants de la ville.
“On espère que cette décision va inciter les bailleurs à trouver, encore plus vite, des commerces à mettre dedans et faciliter plus rapidement une baisse de loyer, ou accélérer, parfois, certaines successions dans des commerces qui sont aujourd’hui fermés”, estime Daniel Benedittini.
Vers un nouvel outil encore plus dissuasif ?
Avant l’instauration de la taxe, la municipalité a missionné un référent pour mettre en relation acheteurs et vendeurs. Il est ainsi parvenu à vendre un local fermé depuis de longs mois. Dans quelque temps, les lieux accueilleront une boutique dédiée aux savons.
“La taxe est dans les tuyaux depuis un certain moment. Les propriétaires, pour la plupart, savent qu’elle devait être mise en application. C’est aussi ce qui a favorisé la mise en commercialisation de ce bien”, souligne Julien Torre, développeur économique et social pour le cœur de ville.
La municipalité bastiaise va activer un nouvel outil, certainement plus dissuasif encore : le droit de préemption sur les commerces vacants. Il sera soumis au vote du Conseil municipal en décembre prochain.
Le reportage Frédéric Danesi et Guillaume Leonetti :