Rixe à la centrale de Lucciana : un an de prison avec sursis pour un militant du STC

Le tribunal correctionnel de Bastia a condamné Sébastien Mariani à 12 mois d'emprisonnement avec sursis. Le militant du STC a été reconnu coupable de l'agression sur le secrétaire général de la CGT Énergie Corse Xavier Nesa. Des faits qui s'étaient déroulés en avril 2023 à la centrale de Lucciana. La défense de Sébastien Mariani va faire appel du jugement.

Vendredi 8 mars, le tribunal correctionnel de Bastia a condamné Sébastien Mariani à 12 mois d'emprisonnement avec sursis. 

Il s'agit de la même peine requise par la procureure à l'audience du 23 février dernier. La décision avait été mise en délibéré.

Le militant du STC, représentant syndical à EDF, a été reconnu coupable de violences lors d'une altercation ayant eu lieu le 17 avril 2023 devant la centrale de Lucciana. Victime d'une agression, Xavier Nesa, secrétaire général de la CGT Énergie Corse, avait eu le nez cassé et l'épaule fracturée. Ce qui avait entraîné une incapacité totale de travail (ITT) de 30 jours.  

"Du point de vue des parties civiles, il y avait suffisamment d'éléments objectifs qui permettaient au tribunal d'entrer en voie de condamnation à l'encontre de Monsieur Mariani", a réagi ce vendredi Maître Stéphane Nesa, avocat de Xavier Nesa.

Sébastien Mariani a également été condamné pour "violences commises en réunion" à l'encontre de deux autres membres de la CGT, Michel Fazzini et Franck Rinaldi. Tous deux étaient présents devant la centrale de Lucciana au moment de l'altercation.

"La responsabilité du prévenu a été reconnue concernant les faits dont a été victime Monsieur Nesa, explique Me Jean-Baptiste Ortal-Cipriani, avocat des parties civiles. Mais cette responsabilité a également été étendue comme nous le demandions aux faits commis contre Messieurs Fazzini et Rinaldi lors de la même scène unique de violence. Il s’agit d’une décision conforme au droit et surtout aux éléments objectifs de la procédure. Je réitère une nouvelle fois le vœu de mes clients : l’apaisement."

"Violences en réunion"

En avril dernier, les faits s'étaient déroulés dans le contexte du conflit contre la réforme des retraites. Le STC et la CGT étaient opposés sur la manière de poursuivre le mouvement. Un tract de la CGT, dans lequel le STC n'était pas cité mais s'y serait senti menacé, pourrait être à l’origine de l'agression contre Xavier Nesa.

Contactée ce vendredi en milieu de journée, la défense de Sébastien Mariani, qui avait plaidé la relaxe à l'audience, dit "ne pas comprendre" le jugement du tribunal.

"Au vu du peu d'éléments dans le dossier, pour nous, ce n'est pas du tout une décision qui est fondée en droit, réagit Maître Laura-Maria Poli. Si le droit avait été appliqué, il est certain que Monsieur Mariani aurait été relaxé, ça, c'est une certitude."

Le jour de l'audience, Me Nesa avait rappelé face à notre caméra que "par culture syndicale, la CGT a toujours pour conduite de ne désigner personne et de ne porter plainte contre personne", ajoutant que le syndicat "a laissé l’enquête préliminaire se dérouler et qu'elle a permis en tout cas au ministère public de renvoyer Monsieur Mariani devant la juridiction pour qu’il y soit jugé".

"Cela s’appelle violences en réunion, mais encore faut-il qu’il y ait plusieurs personnes dans le box."

Maître Laura-Maria Poli

Avocate de Sébastien Mariani

Également poursuivi pour "violences en réunion", le militant du STC avait cependant comparu seul sur le banc des prévenus. Son avocate avait demandé la requalification des faits en "violences simples".

"À l'audience, on nous a expliqué que l'on pouvait très bien condamner un prévenu pour avoir frappé quelqu’un, et en même temps pour avoir ceinturé une personne et maintenu une autre, expose Maître Poli. On nous dit du côté de la CGT "on ne dépose pas plainte" mais une plainte a été déposée. On se fonde sur le fait de reconnaître Monsieur Mariani sur une planche photo où il y a dix inconnus. Tout cela dans le contexte de tensions CGT-STC.  Alors, cela s’appelle violences en réunion, mais encore faut-il qu’il y ait plusieurs personnes dans le box. Nécessairement, c'est donc impossible de condamner Monsieur Mariani pour avoir commis des violences sur trois personnes alors qu'il était seul dans le box."

L'avocate de Sébastien Mariani a indiqué qu'elle allait faire appel du jugement.

Retrouvez le reportage réalisé lors de l'audience, le 23 février dernier :

durée de la vidéo : 00h02mn17s
Intervenants : Maître Stéphane Nesa, avocat de Xavier Nesa ; Maître Laura-Maria Poli, avocate de Sébastien Mariani. ©F. DANESI / FTV

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