Jusqu'à l'année dernière, l'équipe bastiaise jouait en fédérale 3. Un classement qui a fait d'elle le porte-drapeau du rugby insulaire. Si le club a dû se résoudre à renoncer au championnat national en 2017, cela n'empêche pas les dirigeants de se concentrer sur les jeunes recrues.
Au rugby, peu importe l'âge, un objectif commun: plaquer le ballon dans l'en-but adverse. Jean-Pierre est né à Carcassonne, berceau du rugby. Et Il y a joué jusqu'à 52 ans. Mais impossible de décrocher totalement.
Aujourd'hui, à 75 ans, il continue, deux fois par semaine, de venir enseigner le jeu aux moins de six ans. Le jeu, et rien que le jeu. « Moi je n’aime pas le professionnalisme. Le rugby de maintenant, joué par les grands, je le regarde parce que j’adore ce sport. Mais ce n’est pas le même esprit. Avec les petits c’est naturel », indique-t-il.
Partager son expérience, pour transmettre les valeurs d'un sport qui est bien plus qu'un sport. Ici, au-delà des règles du rugby, c'est un état d'esprit que les jeunes bastiais découvrent. Apprendre à se connaître, à se faire confiance, à s'apprécier, pour, peu à peu, devenir une vraie équipe.
120 licenciés cette année
Jusqu'à l'année dernière, sur ce même terrain, jouaient aussi les seniors. L'équipe fanion, celle qui se confrontait à la fédérale 3, le niveau national. Aujourd'hui elle a disparu. De quoi, peut-être, décourager certains jeunes. « On rêve de voir les grands, on rêve d’être avec eux et on rêve d’être à leur place.
Quand on y arrive c’est magnifique et puis on voit les jeunes arriver derrière. C’est dommage qu’il n’y ait plus d’équipe première, surtout ici », regrette Guillaume Cordoleani, ancien joueur de Bastia XV. Et pourtant, l'école de rugby, affiche près de 120 licenciés cette année. Un chiffre rassurant, qui encourage les formateurs. Pour eux, l'avenir de Bastia XV, c'est ici, au milieu des gamins, qu'il se dessine.
« On est dans la formation, et la formation ça mène à quelque chose. On jouera, à n’importe quel niveau mais on jouera. Si on ne peut pas jouer en fédéral parce que le niveau est tel que nous n’avons plus les capacités financières pour assumer, il faut partir à notre niveau avec nos gamins qui arrivent », estime Michel Franceschetti, responsable de l'école de Rugby de Bastia XV.
En attendant, à l'école de rugby de Bastia XV, on ne néglige rien. Une fois les mêlées, les déblayages et les mauls révisés, reste la légendaire troisième mi-temps. Et s'il n'y a pas d'âge pour en profiter, ici, elle se déguste à grands coups de soda et de gâteau au chocolat.