Un rassemblement notamment en soutien au militant nationaliste Félix Benedetti a été organisé, ce samedi 6 mars, à Vescovato. La cour d’appel d’application des peines doit statuer, jeudi 11 mars, sur un aménagement ou son retour en détention, près de 8 ans après son interpellation.
Un rassemblement de soutien à Félix Benedetti a été organisé, ce samedi 6 mars, à Arena-Vescovato (Haute-Corse). Près de 200 manifestants sont venus soutenir le militant nationaliste condamné en 2017 à cinq ans de prison.
Présent sur place, Félix Benedetti est convoqué le jeudi 11 mars devant le tribunal de Paris. La cour d’appel d’application des peines doit statuer sur un aménagement ou son retour en détention.
Assai mondu in Viscuvatu pè sustene @benedettifelix.
— Core in Fronte (@coreinfronte) March 6, 2021
Felix a toujours refusé de se soumettre au FIJAIT. L'appel du parquet pour son placement sous bracelet électronique est lié à cela.
Il est inacceptable que les
patriotes corses soient assimilés aux terroristes islamistes. pic.twitter.com/vCrWXkLCEH
Interpellé en 2013
Le combat de Félix Benedetti dure depuis 2013. Le militant est arrêté, il y a huit ans, dans le cadre d'une enquête sur une série d'attentats commis en Corse au début des années 2010.
Lors des perquisitions, les forces de l'ordre auraient découvert quatre armes de poing et un pistolet-mitrailleur à son domicile et dans son bar. Les enquêteurs retrouvent également un kilo d'explosif sous le siège de son véhicule. Après son arrestation, Félix Benedetti a notamment expliqué être menacé et que ces armes lui permettaient d'assurer sa sécurité.
En détention pendant deux ans et demi à la prison de Frênes, dans le Val-de-Marne, il est remis en liberté en 2015 mais assigné à résidence en région parisienne.
Mis en examen pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, détention de produits explosifs et détention d'armes, il a été condamné le 1er juin 2017 à cinq ans de prison par le tribunal correctionnel de Paris.
Dans sa condamnation, Félix Benedetti doit être inscrit au fichier judiciaire national automatisé des auteurs d'infractions terroristes (FIJAIT). Une inscription qu'il refuse de signer dans un premier temps.
Une peine confirmée en appel
Un peu plus d'un an plus tard, fin mai 2018, sa peine de 5 ans de prison est confirmée en appel. Il en va de même pour son inscription au FIJAIT.
Le chef de file du mouvement nationaliste Core in Fronte a purgé jusque-là la moitié de sa peine. Le juge d'application des peines antiterroristes avait statué en janvier dernier qu'il ne retournerait pas en détention et pourrait finir d'exécuter sa peine par le port d'un bracelet électronique.
"C'est une décision logique. Le juge a écrit dans sa décision que nos arguments, qui étaient de dissocier le terrorisme islamiste des faits qui sont liés à la situation de la Corse, devaient être entendus et compris", s'était félicité son avocat Benjamin Genuini.
Une décision contestée deux jours plus tard, le 21 janvier, par le parquet antiterroriste. Félix Benedetti repassera donc en appel, ce jeudi 11 mars, devant la chambre d'application des peines de Paris.
Un "acharnement" dénoncé
Dans cette affaire qui dure depuis 2013, Félix Benedetti et ses soutiens reprochent un "acharnement répressif politique inacceptable", comme l'écrit le syndicat étudiant nationaliste Ghjuventù Paolina, qui a apporté son soutien au rassemblement de ce samedi 6 mars, dans un communiqué.
Les soutiens regrettent que Félix Benedetti soit condamné à être inscrit au FIJAIT au même titre que "les terroristes islamistes". En 2019, Félix Benedetti s'est engagé au sein du collectif Patriotti, créé au départ pour protester contre l'inscription d'anciens prisonniers dits politiques au FIJAIT, organisateur de ce rassemblement.
Più di 200 personni, sucessu di a mubilisazione per sustena à @benedettifelix è tutti i patriotti. Cunferanza stampa di #Patriotti è distribuzioni à u giratoghju di Arena Viscuvatu. pic.twitter.com/mPnRHleLIE
— Patriotti : Anciens prisonniers Politiques (@CollectifAPP) March 6, 2021