Ce vendredi 24 septembre, Élisabeth Moreno, ministre déléguée en charge de l'égalité entre les hommes et les femmes était en visite à Bastia. Elle a accordé un entretien à France 3 Corse ViaStella.
Une visite, mais pas d'annonces concrètes. Ce vendredi, Élisabeth Moreno, ministre déléguée en charge de l'égalité entre les femmes et les hommes était en déplacement à Bastia dans le cadre de la lutte contre les violences sexistes et sexuelles à l'égard des filles et des femmes.
Un constat : toutes les structures d'accueil et de prise en charge souffrent d'un manque de moyens. "J'ai besoin de confrères médecins pour nous épauler dans notre travail, quelqu'un qui est convaincu de la cause des femmes. J'ai aussi besoin de psychologues, d'infirmiers et d'assistantes sociales pour accompagner la prise en charge", explique Hatem Balle, médecin urgentiste, référent de l'unité spécialisée dans l'accueil des femmes victimes de violences au centre hospitalier de la ville.
Le Dr Ballé est un héros du quotidien.
— Élisabeth Moreno (@1ElisaMoreno) September 24, 2021
Lui, qui n'a jamais délié sa vie de ses engagements, travaille tous les jours aux côtés des femmes victimes de violences.
Il les écoute, il les soigne, il les accompagne.
Fière de lui remettre les insignes de l'Ordre national du mérite. pic.twitter.com/2gNIusix0j
Un manque de moyens que reconnaît la ministre, sans pour autant apporter de réponses concrètes. "Bien que l'argent soit le nerf de la guerre, ça n'est pas que ça. Il y a aussi une question d'investissement des personnes. Le fait de lutter contre la récidive en mettant en place des solutions innovantes pour pouvoir permettre aux auteurs de violences de prendre conscience de la gravité de leur acte, c'est aussi important que les investissements financiers. Toute la société doit se saisir de ces questions", estime Élisabeth Moreno.
"Les chiffres n'expriment pas la réalité du terrain"
Si les langues commencent à se délier dans la société insulaire, les signalements restent encore peu nombreux. "Je pense que les femmes ne parlent pas assez, car on ne fait pas suffisamment. Les chiffres que nous avons actuellement n'expriment pas la réalité du terrain. Nous ne disposons que des chiffres pour Bastia et son agglomération. Nous ne savons pas ce qu'il se passe à Calvi, L'Île-Rousse, Ghisonaccia, Corte ou encore le Cap Corse. Mais il faut que ces femmes se signalent, par n'importe quel moyen, nous nous déplacerons", assure Hatem Balle.
??Dans le cadre de son engagement en faveur de la lutte contre les #violences sexistes et sexuelles et de la Conférence régionale sur l’avenir, @1ElisaMoreno est en visite en #Corse, accueillie dans l'unité spécialisée pour les femmes victimes de violences de @Cita_Bastia pic.twitter.com/hOjlLGnmiR
— ARS.CORSE (@ARSCORSE1) September 24, 2021
Une problématique que connaît bien la ministre déléguée en charge de l'égalité entre les femmes et les hommes. "Moi aussi, je suis née sur une île, et je sais que parfois, parce qu'on a envie de protéger sa famille ou que l'on a peur, ou honte, on ne parle pas. Je voudrais dire aux femmes qui veulent protéger leur agresseur qu'elles mettent leur vie en danger. Il est important qu'elles parlent et qu'elles continuent de parler et qu'elles fassent confiance aux associations qui s'occupent d'elles", insiste-t-elle.
Élisabeth Moreno a accordé un entretien à France 3 Corse ViaStella.