Les deux prévenus avaient comparu le 15 janvier pour « vol, recel de vol et tentative d'escroquerie » au préjudice de la société l’Occitane. Le parquet avait requis 3 ans de prison à leur encontre.
Jacques Mariani et Aurélie Merlini relaxés par le tribunal correctionnel de Bastia .
Les deux prévenus régulièrement associés à des dossiers liés au grand banditisme étaient suspectés, aux côtés de trois autres personnes, d’avoir dérobé 75 kilos d’huiles essentielles d’immortelle occasionnant 300 000 euros de pertes à la société de cosmétiques l’Occitane.
Deux autres prévenus condamnés à 10 et 18 mois de prison.
Lors de l’audience du 15 janvier derniers, le parquet de Bastia a requis 3 ans de prison ferme avec mandat de dépôt à l’encontre de Jacques Mariani.
Des peines de 4 mois avec sursis à 18 mois ont été demandées contre les autres prévenus.
Les avocats d’Aurélie Merlini et Jacques Mariani avaient quant à eux réclamé la relaxe de leurs clients. Ils avaient également pointé plusieurs irrégularités dans la procédure, susceptibles -de leur point de vue- de justifier l’annulation de cette dernière.
Réquisitions disproportionnées ?
Selon Mes Yassine Maharsi et Jean-Sébastien de Casalta, conseils de Jacques Mariani, les réquisitions étaient disproportionnées au regard de l’infraction reprochée. La réputation et le nom de leur client seraient en cause dans le quantum de la peine réclamée. « Enfin et bravo ! Enfin, l’application du droit pour Jacques Mariani. Et bravo à Madame la Présidente Michèle Saurel, qui a fait œuvre de courage en rejetant les méthodes singulières et à charges du Ministère Public », a indiqué Maître Yassine Maharsi.
Jacques Mariani, 52 ans, considéré comme l'héritier de la bande criminelle corse La Brise de Mer, est un habitué des prétoires. Huit condamnations définitives sont inscrites à son casier judiciaire, qui vont de l’outrage à l’assassinat en passant par l’extorsion. Il a déjà purgé 35 ans de détention, dont sept à l'isolement.
Il est à ce jour détenu « pour autres causes » : mis en examen dans un dossier de trafic de stupéfiants et dans la procédure dite du « double homicide de l’aéroport de Bastia Poretta », il est placé en détention provisoire.
Parallèlement, Jacques Mariani purge deux peines de prison de 5 et 4 ans prononcées dans deux dossiers différents : une subornation de témoin et une corruption de fonctionnaire de l’administration pénitentiaire. Après avoir été condamné en appel, il s’est pourvu en cassation dans les deux cas.