La rentrée approche à grands pas, et avant elle, pour les derniers retardataires, l'heure des courses aux fournitures scolaires. Trousse, agenda, compas, ou encore stylo à plume, mais aussi cartable ou vêtements, ces achats peuvent représenter un budget conséquent pour les familles.
Un paquet de surligneurs premier prix dans une main, et un d'une grande marque dans l'autre, Sylvain, la quarantaine, fait la moue. "Il y a plus de 4 euros de différence entre les deux pour avoir plus ou moins le même rendu. Mais la petite veut ceux-ci parce qu'elle trouve les couleurs pastel plus jolies", soupire-t-il en rajoutant à contrecœur dans son chariot le modèle le plus onéreux.
Pour cette famille comme pour nombre d'autres, dans cet hypermarché de la région bastiaise, ce 31 août est consacré aux courses de rentrée. À moins d'une semaine, désormais, de la reprise, on s'active dans les rayons de fournitures scolaires pour garnir au mieux le cartable des enfants.
Et si la traque au nouvel agenda et à la nouvelle trousse se fait ce samedi matin avec entrain pour les écoliers - notamment les plus jeunes -, l'enthousiasme est moins perceptible du côté des parents. La faute à une facture souvent salée.
Des prix toujours élevés
Selon une étude UFC-Que Choisir, les prix seraient pourtant en baisse de 1 % pour cette rentrée. Une très légère décroissance, certes, mais bien loin néanmoins de compenser la hausse des prix de près de 10 % l'année dernière. En cause, notamment, la flambée du cours du papier.
Sur son site, le ministère de l'Education nationale propose une liste modèle, pour les écoliers et les collégiens, visant à servir de cadre de référence aux enseignants. Pour avoir une idée du coût que peuvent représenter les fournitures scolaires pour la rentrée, nous avons suivi ces deux listes, en choisissant toujours les produits les moins chers parmi ceux proposés en rayon.
Résultat : pour l'écolier, comptez ainsi, au moins cher, 36,34 euros (en excluant le cartable). Pour un collégien, à raison de dix matières - et donc dix cahiers et classeurs avec intercalaires nécessaires - il faut, au plus bas prix, dépenser 47,55 euros (en excluant la calculatrice, dont le prix dans ce magasin varie de 15,60 à plus de 216 euros selon le modèle choisi, et le sac à dos).
Du simple au triple selon la marque et le design
Reste que ces prix planchers sont rarement ceux que finissent par payer les familles. Car en fonction du modèle, de la marque ou du design, le prix des fournitures scolaires peut varier du simple, au triple, ou même au quintuple.
Le problème, c'est que ce sont des coûts supplémentaires qui s'additionnent, et au final, on arrive bien à 50, 60 euros de plus que si on avait pris un autre modèle.
Sylvain, le père de famille, peut en témoigner : après les surligneurs, c'est désormais autour des classeurs qu'il débat avec sa fille. Elle souhaite le modèle avec imprimés fleuri, lui l'encourage à sélectionner un plus basique, mais deux fois moins cher. Peine perdue : du haut de ses 8 ans, la petite fille emporte haut la main les négociations. C'est bien le classeur à fleur, et même un second aux motifs de chien, qui rejoint la pile grandissante de fournitures dans le chariot. Au grand dam du porte-monnaie de Sylvain.
"On peut se dire que 4 euros de plus entre deux paquets de surligneurs, ou 3 euros de différence entre deux classeurs, en soit, ce n’est pas grand chose. Mais le problème, c'est que ce sont des coûts supplémentaires qui s'additionnent, et au final, on arrive bien à 50, 60 euros de plus que si on avait pris un autre modèle", grince-t-il.
Avant de concéder : "Je sais que ça lui fait plaisir, alors je craque assez facilement. Mais au final, ça nous fait quand même un budget conséquent, pour du matériel qui ne tient même pas très bien et qu'il faudra racheter tout ou en partie au cours de l'année."
Des dépenses qui s'additionnent
Des dépenses dont on peut parfois déduire des affaires réutilisées de l'année précédente... Mais auxquelles il faut aussi rajouter le sac à dos, dès lors que celui de l'année dernière n'est plus utilisable, ou n'est plus au goût de l'enfant.
Pour cette famille, les courses de rentrée de leur adolescent en classe de première reviennent à un peu plus de 195 euros.
"Et encore, il nous reste à acheter de nouveaux vêtements, souffle la maman. Je pense qu'on devrait s'en tirer pour autour de 450, 500 euros. Et derrière il restera la restauration scolaire et les assurances, entre autre. Il faut aussi qu'on lui achète une nouvelle tablette numérique, parce qu'il l'utilise pour réviser ses cours et la sienne ne fonctionne plus..."
On a envie qu'ils soient bien et qu'ils puissent travailler dans de bonnes conditions, donc on le fait tant que possible, mais ce n'est pas toujours évident.
"On ne touche pas d'aide parce qu'on est un peu au-dessus des montants, continue-t-elle, [l'allocation de rentrée scolaire est conditionnée aux ressources du foyer, ndlr]. Mais avec trois enfants à charge, forcément, ça nous fait un sacré budget rentrée, qu'on est obligés de compenser en se permettant moins de loisirs sur les prochains mois. On a envie qu'ils soient bien et qu'ils puissent travailler dans de bonnes conditions, donc on le fait tant que possible, mais ce n'est pas toujours évident."
236 euros en primaire, 398 euros au lycée
Dans une étude publiée le 14 août dernier, la Confédération syndicale des familles estime que le coût moyen de la rentrée scolaire en 2024 est de 236 euros en primaire, 324 euros au collège et 398 euros au lycée.
Des sommes en baisse de 6,8 %, mais qui restent néanmoins "très importantes", note l'association, cette baisse ne compensant pas "les hausses des années précédentes".
Alors pour traquer les bonnes affaires, certains préfèrent comparer entre les différents magasins, chercher les bonnes promotions sur internet...
Ou encore plus économique, recycler les anciennes affaires en assez bon état. "Mon dernier a tendance à démolir très rapidement toutes ses affaires. Ses gommes reviennent déchiquetés, sa trousse pleine de trous à peine une semaine après la rentrée... Alors je n'ai pas trop de scrupules à lui donner au moins pour le début des cours la trousse et le cartable de son grand frère, qui a deux ans de plus et est plus consciencieux avec ses affaires", confesse ainsi cette maman.
Qui finit en haussant les épaules : "Rien n'oblige réellement à leur acheter des nouveaux produits chaque année. Tant que c'est fonctionnel, je ne vois pas pourquoi ils ne continueraient pas à les utiliser."