La chambre des comptes a publié, ce mercredi, un rapport sur la gestion de la ville de Calvi, en "quasi-faillite" entre 2012 et 2015 et dont la situation, en 2018, est en équilibre financier tendu. Le maire Ange Santini ne se dit "pas inquiet" et souligne que la "situation financière va mieux".
Quasi-faillite, irrégularités comptables et budgétaires, retard d’investissement conséquent… Le rapport de la chambre régionale des comptes de Corse, publié ce mercredi 1er juillet, a largement épinglé la gestion de la ville de Calvi dirigée par Ange Santini (Divers droite) depuis 1995 (à l'exception d’une période comprise entre 2004 et 2010 où il n'était qu'adjoint en raison de sa présidence de la Collectivité de Corse).
Selon ce rapport, la commune du nord-ouest de la Haute-Corse est dans une situation compliquée. Après avoir été en "quasi-faillite" sur la période 2012-2015, la situation financière de Calvi a connu "une légère amélioration en 2018", où elle se trouve en équilibre financier tendu.
La municipalité "restera dans l'incapacité de mener à bien son futur programme d’investissements", sauf à réduire clairement ses dépenses et à améliorer ses recettes, avertit le rapport d'observations définitives de la chambre qui a décortiqué les comptes depuis 2010.
Le rapport sera examiné et débattu en conseil municipal dans la deuxième quinzaine de juillet
Le maire de la ville, qui a été réélu au premier tour lors des municipales cette année avec 55,8%, ne se dit "pas inquiet". Il souligne que la "situation financière va mieux" et que le rapport fait également référence à une longue période. Et ajoute qu’il ne commentera pas, "par déontologie", le rapport dans le détail avant le débat au conseil municipal prévu dans la deuxième quinzaine de juillet.
Côté dépenses, la chambre régionale des comptes de Corse stigmatise notamment des charges de personnel qui ont bondi de plus de 30% depuis 2011. Concernant la régie municipale chargée de la gestion des parkings, le rapport souligne par exemple le doublement des heures supplémentaires entre 2015 et 2017 et le versement d'indemnités pour astreinte y compris en période hivernale, une période où ces parcs de stationnement sont pourtant fermés.
La chambre souligne des subventions à certains organismes privés plutôt prospères
La chambre note également un prix de l'eau et de l'assainissement de 60 % supérieur à la moyenne nationale pour la ville, "soit un surcoût de 293 euros TTC pour une famille, sans que les conditions d'exploitation et le niveau du service ne le justifient".
La chambre souligne enfin "des subventions à certains organismes privés plutôt prospères", "une politique fiscale plutôt avantageuse en matière d’abattement" et "des redevances d'occupation du domaine public fixées à minima": des observations qui risquent d'obérer la capacité d'investissements de Calvi et ses près de 6 000 habitants.