24 novembre… ça commence à sentir le sapin. Dans un mois tout juste, il sera bientôt l’heure de mettre ses petits souliers au pied de la cheminée. Ces dernières années, les lettres au gentil bonhomme vêtu de rouge ont changé. Pour des raisons écologiques et économiques, à la place des joujoux par milliers, on lui demande des jouets d’occasion. Vérification dans cette foire aux jouets de Chateaubourg en Ille-et-Vilaine.
Des petits vélos de toutes les couleurs, des poupées, des tracteurs, des garages, des doudous… La salle de la Clé des champs de Chateaubourg a pris des allures d’atelier du Père Noël, et pour cause. C’est la vente annuelle de l’association des parents d’élèves des écoles publiques de Chateaubourg.
Tous les hivers, depuis maintenant une quinzaine d’années, l’association organise une grande braderie de jouets. Et cela attire de plus en plus de monde.
"Cette année, on avait plus de 6 000 articles proposés à la vente, contre 4 500 l’an passé, se réjouit Annaël Sadan, la trésorière de l’association. On a accueilli plus de 350 visiteurs."
Un marché qui a le vent en poupe
Selon une étude Havas market, les Français ont prévu de consacrer 261 euros à leurs cadeaux de Noël, dont 137 euros pour les jouets. Avec une petite variante suivant l’âge des enfants. Pour ceux qui espèrent apercevoir les rennes du Père Noël, le budget jouet tourne autour de 142 euros, contre 131 pour les autres qui ne lui déposeront pas un petit verre de lait pour le réconforter pendant sa tournée.
Chaque enfant se verra offrir en moyenne quatre cadeaux par ses parents et cinq autres par les autres membres de la famille.
À Chateaubourg, les jouets ont été déposés hier. Ici, les prix sont deux, trois, quatre fois moins élevés que ceux du commerce. "Nous, on trouve ça cool de donner une seconde vie aux objets", explique Emilie. Elle se promène dans la salle transformée en magasin. Les jouets sont rangés par catégorie, jeux de société, garages, livres…
"Il y a tellement de jouets dans les maisons, que je ne vois pas l’intérêt d’acheter neuf" ajoute aussi Gwendoline, une habituée des bourses aux jouets.
La petite Romane, elle, a eu le coup de foudre pour une jolie tortue verte… Sa maman n’hésite pas. Le prix est très raisonnable et elle est, elle aussi, convaincue. Elle est venue, d’abord pour des raisons écologiques et puis pour son porte-monnaie aussi. "C’est mieux que d’acheter neuf et ça fait des économies" dit-elle en glissant la tortue dans son sac.
Quand les fêtes ne sont pas un cadeau pour la planète
En France, à la période de Noël, les cadeaux sont responsables de 3 575 kilotonnes de CO2 à l'échelle de la France, ce qui équivaut à 53 kg par personne. Il s'agit du premier poste d’émissions de gaz à effet de serre pendant les fêtes.
Car 95% des jeux et jouets vendus en France proviennent de l’étranger, essentiellement d’Asie. Leur empreinte carbone pèse lourd dans le traîneau.
L’Ademe a fait le calcul. "Pas moins de 150 000 tonnes de jouets (soit environ 450 millions d’unités) sont ainsi mises sur le marché chaque année, rien qu’en France. Si la consommation explose, c’est aussi parce que les Français jettent énormément les objets qu’ils achètent à leurs enfants. De ce fait, chaque année, on enregistre pas moins de 120 000 tonnes de déchets dans le secteur, soit l’équivalent de douze tours Eiffel."
"Nous, nos enfants nous demandent des cadeaux de seconde main pour nos petits-enfants" affirment Mireille et Guy. "Et on trouve que c’est très bien. Il y a trop de choses qui restent dans les greniers" précise Mireille pendant que Guy s'amuse à faire grogner un énorme dinosaure rouge et noir. "Entre dinosaure, on se comprend" dit-il en riant.
"L’important c’est que les enfants s’amusent, continue Gwendoline. Ici, tous les jouets déposés ont été vérifiés, ils sont en bon état. Et cela nous donne des idées, on se dit : ah ça, ça pourrait être chouette."
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Noël pour tous
"Les bourses, ça a un côté chasse au trésor, se réjouit Adrien. On ne sait jamais ce qu’on va trouver."
Un aspect chineur qui intéresse aussi Emilie. "On se dit qu’on va peut-être dénicher des vieux jeux de société que l’on ne verrait pas ailleurs."
Pour Noël, l’Ademe recommande de privilégier la qualité plutôt que la quantité pour les cadeaux et d’offrir de la seconde main. Un jeu d'occasion plutôt qu'un jouet neuf peut réduire de 5 kg les émissions de CO2."
Et pour la période soit une fête pour tout le monde, à Chateaubourg, l’association des parents d’élèves proposent aux propriétaires de jouets qui n’ont pas trouvé d’acheteurs de les donner aux associations.
(avec Maylen Villaverde)