Le garage solidaire de Calvi a ouvert ses portes en 2015. L'entreprise œuvre pour l'insertion professionnelle en favorisant la mobilité des publics précaires et en embauchant des salariés en insertion. Elle compte actuellement 900 adhérents.
« J'étais en plein dans la précarité sans revenu, sans rien du tout quoi », livrait Dominique Cherpin il y a un an.
Lorsqu'il est rentré en Corse, après dix ans de vie chaotique sur le continent, il a connu la vraie galère. Et puis des amis lui ont parlé du garage solidaire. La structure l'a embauché en CDD d'insertion.
La vie du jeune calvais s'est transformée. « Ça m'aide à me reconstruire. Ça me permet de me remettre sur les rails, de me réinsérer dans un certain sens dans la société. Parce qu'on va dire, j'ai un boulot, grâce au boulot, j'ai pu avoir le permis, j'ai pu avoir un appartement. Je m'assume, je peux avoir une espèce de vie sociale, chose que je n'avais pas, j'étais devenu un peu solitaire, un peu spectateur de ma vie, donc là, je redeviens acteur, c'est pas mal », témoigne-t-il.
Clientèle précaire
Corse mobilité solidaire compte 19 salariés, dont 15 en insertion. 80 % des personnes embauchées ont pu sortir de la précarité grâce à leur passage dans l'entreprise. Mais ce ne sont pas les seuls à bénéficier de la structure.
Le garage s'adresse aussi à une clientèle précaire. Les bénéficiaires des minimas sociaux, les personnes sans revenu ou encore les mères de famille isolées y bénéficient de tarifs préférentiels pour réparer ou entretenir leur véhicule. Car en Corse, la voiture est indispensable.
Depuis mai dernier, le garage propose aussi des pré-visites au contrôle technique pour faire face au durcissement des règles. « Suivant la contre-visite la voiture peut être immobilisée. Il faut faire les réparations dans les 24 heures. Suivant la pièce à changer, il faut avoir les finances pour pouvoir réparer, pour pouvoir acheter la pièce et les trois-quarts du temps, la clientèle qu'on a n'a pas déjà l'argent pour entretenir la voiture au quotidien. Là, en faisant ces pré-contrôles, on arrive à pallier un peu ce problème », Philippe Andreani, directeur et encadrant technique du garage solidaire.
Le garage propose des facilités de paiement et a passé des partenariats avec des fournisseurs insulaires pour réduire le coût des pièces détachées. Depuis sa création, les clients sont toujours plus nombreux.