L’Union départementale CGT de Haute-Corse tenait son 12ème congrès les 9 et 10 décembre derniers. L’occasion d’élire son nouveau secrétaire général, Charles Casabianca. Rencontre.
Quel est votre état d’esprit et celui de votre syndicat à l’issue de ce 12ème congrès ?
Nous sommes dans une volonté de dialogue avec tous nos interlocuteurs, mais l’essentiel est surtout de ne pas travestir l’idée maitresse de la CGT qui est le développement du progrès social, mettre l’humain au cœur de la société. Nous sommes déterminés à nous battre pour les acquis sociaux déjà obtenus et en acquérir de nouveaux. On est dans un état d’esprit de combat, de lutte des classes.
Quels seront vos principaux axes de travail ?
Le document d’orientation voté lors du congrès reprend les fondamentaux de notre organisation. On retrouve la lutte contre précarité, la lutte contre le chômage. Nous voulons également dépasser le stade des 35h de travail hebdomadaire et obtenir la semaine de 32h. Cela créerait 4 millions d’emplois. Nous voulons également mettre la pression sur les entreprises pour qu’elles se conforment enfin à la totalité du droit social.
Vous défendrez également des revendications spécifiques à la Corse ?
Tout à fait. Nous avons pour notre île des revendications spécifiques que nous continuerons de porter avec force. Je pense à l’extension de la prime de transport au secteur privé, aux retraités, aux chômeurs… La prime annuel trajet, l’ITRC, doit être versée. Les partenaires sociaux avaient trouvé un accord avant le début de la crise sanitaire, cet accord doit être respecté. L’ensemble des salariés doivent bénéficier de cette prime de 300€.
Enfin, l’intérim a pris une place trop importante en Corse. Cette pratique accroît la précarité. Il faut créer de vrais emplois, avec de vrais satuts et il faut un SMIC à 2000€ bruts.
Nous sommes la région de France ou les salaires sont les plus bas, mais aussi une des régions où la proportion de contribuables payant l’ISF est la plus importante. C'est les deux extrêmes de l'inégalité de richesse, le propre des régions pauvres.
Les candidats de gauche doivent mettre en application les principes de la gauche dans leurs programmes.
Comment la CGT se positionne-t-elle dans l’optique des échéances électorales à venir ?
Tout d’abord, la CGT n’appellera pas à voter pour les partis d’extrême droite. Nous les combattrons.
On sera très attentifs aux programmes. On rencontrera les candidats et exposerons nos revendications. Les candidats de gauche doivent mettre en application les principes de la gauche dans leurs programmes. Il faut une meilleure répartition des richesses. La CGT n’appellera pas à voter pour un candidat plutôt qu’un autre, mais nous observons attentivement les propositions des différents candidats. Particulièrement de ceux de notre famille politique. Notre priorité, c’est le social. Nous irons naturellement vers les candidats qui porteront la même vision que nous sur ce sujet central.
D’autres élections vous attendent, les élections professionnelles. La CGT n’est plus leader, sur le continent comme en Corse, comment les abordez-vous ?
On veut reconquérir la première place nationale. C’est très dur, le patronat favorise d’autres syndicats que le nôtre. Nous continuerons à essayer d’occuper le haut du tableau, même si les conditions sont difficiles.
En Corse nous avons de bons résultats, comme à EDF où nous sommes à 79%. On fera tout pour améliorer nos résultats sur l’île, nos seuls appuis sont nos syndiqués, personne ne nous aide et surtout pas les patrons. On est intransigeants sur beaucoup de domaines et on ne se travestira pas.