La surpopulation dans des établissements vétustes est l'une des explications avancées pour expliquer le mouvement social des surveillants de prison. Quels sont les chiffres dans les trois établissements pénitentiaires que compte la Corse ?
Selon la Direction de l'administration pénitentiaire, il y a par an 4.000 agressions physiques de surveillants par des détenus et plus de 8.000 agressions entre détenus. Les prisons françaises comptent près de 70.000 détenus pour 28.000 surveillants.
Pour l'Observatoire international des prisons, la violence est essentiellement nourrie par la surpopulation carcérale.
Au centre pénitentiaire de Borgo, où deux surveillants ont été blessés le 19 janvier par un détenu radicalisé, le taux d'occupation s'établit à 110%, en dessous de la moyenne nationale, qui se situe autour de 120%.
Cette surpopulation ne concerne que le quartier maison d'arrêt, précise toutefois la Direction interrégionale des services pénitentiaires Sud Est. A Borgo, 222 hommes sont détenus pour une capacité de 214 places et 11 femmes pour une capacité de 17.
La surpopulation est plus importante dans la maison d'arrêt d'Ajaccio, où 67 hommes sont incarcérés pour une capacité de 53, soit un taux d'occupation de 126%.
En revanche, le centre de détention de Casabianda, spécialisée dans l'accueil des délinquants sexuels est bien en dessous de ces chiffres : 123 hommes y sont détenus pour une capacité de 194, soit un taux d'occupation de 63%.
Le centre pénitentiaire de Borgo compte 175 personnels, dont 137 surveillants. Les syndicats CGT et FO réclament 15 postes supplémentaires.
46 personnels travaillent à la maison d'arrêt d'Ajaccio, dont 31 surveillants. Au centre de détention de Casabianca, ils sont 54 personnels pour 32 surveillants.