Le tribunal de l'application des peines a accordé, ce vendredi 2 février, une libération conditionnelle anticipée à Alain Ferrandi. En semi-liberté probatoire depuis mars 2023, le détenu corse, condamné pour l'assassinat du préfet Erignac, a obtenu son placement sous bracelet électronique.
Après 25 ans passés derrière les barreaux - dont cette dernière année sous un régime de semi-liberté -, la justice a fait droit à la demande de placement sous bracelet électronique formulée le 31 janvier par Alain Ferrandi. La décision est tombée ce vendredi, confirme son avocate, Me Françoise Davideau, et sera appliquée à partir du 7 février.
Âgé de 63 ans, le détenu corse pourra ainsi poursuivre sa détention domicilié dans sa maison familiale, sur la commune de Zonza, et sous surveillance électronique, avant une éventuelle libération conditionnelle.
Une mesure déjà accordée à Pierre Alessandri, autre détenu emblématique du commando Erignac. Ce dernier s'est vu notifier sa libération conditionnelle anticipée le 20 octobre dernier.
Semi-liberté probatoire
Pour rappel, Alain Ferrandi bénéficie depuis mars 2023 d'une semi-liberté probatoire, accordé par le tribunal d'application des peines antiterroriste.
Un régime qui lui permet de quitter le centre pénitentiaire de Borgo, où il est incarcéré depuis le 11 avril 2022, en journée. Ancien éleveur et titulaire d'un BTA (brevet de technicien agricole), il travaille depuis près de onze mois, du lundi au vendredi, sur une exploitation agricole de Castellare-di-Casinca, soit à une petite vingtaine de minutes de la prison.
En parallèle, Alain Ferrandi a, depuis l'accord de sa semi-liberté, l'autorisation de se rendre deux week-ends par mois chez des proches, en passant la nuit chez sa sœur ou sa mère. Des sorties en journée sont autorisées au cours des deux autres week-ends, avec un retour au sein du centre pénitentiaire exigé pour la nuit.
Interdictions
Ce régime de semi-liberté va également de pair avec des interdits : Alain Ferrandi n'a notamment pas le droit de rentrer en contact avec les autres membres du "commando Erignac", doit s'abstenir de toute intervention publique, et ne doit pas se rendre ni à Ajaccio, ni à Pietrosella, c'est-à-dire les lieux où ont été commis, respectivement, l'assassinat du préfet en 1998 et l'attentat contre une caserne de gendarmerie en 1997
Des obligations qui restent en vigueur pour le sexagénaire, même après l'accord de son placement sous bracelet électronique.