Le Conseil exécutif et l'Office de développement agricole ont organisé une rencontre avec syndicats et éleveurs, ce lundi 25 novembre. Une réunion de travail à huis-clos, destinée à mettre en place de nouvelles mesures face aux difficultés rencontrées par certains agriculteurs.
Le Conseil exécutif et l'Office de développement agricole se sont réunit avec les différents partenaires agricoles ce lundi 25 novembre. Une réunion de travail à huis-clos, organisée dans une des salles de la collectivité de Corse, et en visio-conférence avec Ajaccio et Corte.
Objectif : mettre fin au conflit agricole qui sévit en Corse depuis octobre.
Quelles mesures apporter pour répondre aux difficultés rencontrées par certains agriculteurs ? Le versement des aides européennes aux éleveurs, toujours bloqué pour une partie d'entre eux en raison d'anomalies relevées lors de contrôles menés sur leurs exploitations, était notamment au centre des discussions.
La préfète de Corse, Josiane Chevalier, avait relevé la semaine dernière que ces contrôles avaient pour l'instant relevés 20% d'irrégularités. Les agriculteurs attendent aujourd'hui des chiffres plus précis, et n'ont pas la même vision sur le terrain.
Prêt de 6000 euros
Au sortir de la réunion, Gilles Simeoni a annoncé qu'un prêt d'un montant maximal de 6000 euros pourrait prochainement être versé par la collectivité aux éleveurs et agriculteurs rencontrant les situations les plus urgentes. L'Exécutif entend ainsi mettre au vote jeudi, au cours de la prochaine session de l'Assemblée de Corse, la création d'un fonds social dans cet objectif.
Une proposition amenée à la table des discussions par la FDSEA. La fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles avait ainsi proposé le déblocage en urgence d'un prêt par la Collectivité de Corse, à hauteur de 7000 euros, qui serait versé aux exploitants toujours en l'attente des primes.
Ces "bourses d'urgence",Via Campagnola n'y est pas opposé, mais dans un cadre déterminé : à qui doit-on les attribuer, et sous quelles conditions ? Pour le syndicat, qui estime par ailleurs que les contrôles se dérouleraient "plutôt bien" sur le terrain, pas question de délivrer de bourses sans vérification au préalable des situations des éleveurs concernés.
Également, il est urgent de déterminer d'où viennent ces dysfonctionnements relevés, a estimé Via Campagnola, qui rappelle que ces blocages sont observés chaque année.
Contrôles "massifs"
Au centre du conflit agricole, les contrôles "massifs" menées dans l'île.
Ainsi, sur les 2150 déclarants corses, 850 ont été visés par des contrôles visant à vérifier la légitimité des surfaces agricoles déclarées. 493 de ces contrôles ont été réalisés par photo-interprétation, un nouveau système de vue aérienne. Et c'est en majeure partie sur ces contrôles-là que des "anomalies" ont été relevées : 373 surfaces au total.
Problème, durant ces contrôles, le versement de certaines primes - telles que l'indemnité compensatoire de handicap naturel et le droit au paiement de base - est bloqué. Une situation qui mettrait en péril le devenir financier de certaines exploitations.