Quatre ans de prison au lieu de trois: la cour d'appel d'Aix-en-Provence a aggravé mardi la peine de Jacques Mariani, figure du grand banditisme corse, pour la corruption d'un surveillant de prison.
Jacques Mariani, héritier de la bande criminelle La brise de mer, a toujours contesté avoir versé 15.000 euros à un gardien de la maison centrale de Saint-Maur (Indre) en contrepartie de la livraison dans sa cellule de plusieurs téléphones portables, de deux clés 3G et d'une trentaine de bouteilles d'alcool transvasées dans des bouteilles d'eau minérale.
Le fonctionnaire, qui n'avait pas fait appel, avait été condamné à deux ans de prison dont un avec sursis par le tribunal correctionnel de Marseille le 22 mai 2017, après avoir reconnu la corruption en raison de difficultés financières.
Le 18 septembre, l'avocat général avait requis cette aggravation de la peine en décrivant Jacques Mariani comme "un caïd au charisme fort et à l'autorité importante".
Dans son arrêt, la cour d'appel a affirmé que le fonctionnaire visé, "identifié comme particulièrement fragile", avait été la cible d'"une figure du grand banditisme dont les capacités d'influence en milieu carcéral ont été soulignées".
Cette nouvelle condamnation repousse la fin prévisionnelle de peine de Jacques Mariani, initialement prévue au 29 août 2023.
Jacques Mariani, 52 ans, dont 35 derrière les barreaux
A l'audience, il avait dénoncé "un coup monté", assurant que les enquêteurs ne voulaient pas qu'il sorte de prison: "J'ai fait voyou dans ma vie, j'ai volé de l'argent, mais plus j'avance dans ma peine, plus je recule dans ma sortie".Actuellement incarcéré aux Baumettes, à Marseille, Jacques Mariani, 52 ans, a déjà passé 35 ans derrière les barreaux. Il a notamment été condamné à 15 ans de réclusion pour l'assassinat d'un jeune nationaliste en 2001 à Bastia.
Outre cette affaire de corruption de fonctionnaire, il a aussi été condamné à cinq ans de prison pour subornation de témoin, en juillet, par cette même cour d'appel d'Aix.
En décembre 2017 il a été mis en examen pour extorsion de fonds en bande organisée. Et il doit comparaître le 15 janvier devant le tribunal correctionnel de Bastia dans un dossier de vol d'huiles essentielles.