L'élevage porcin est-il menacé par le nouveau système d'attribution des aides européennes ? Un rassemblement de protestation a été organisé jeudi 11 mai devant la sous-préfecture de Corte par la FDSEA de Haute-Corse. Plusieurs membres du syndicat occupent toujours les locaux, ce vendredi 12 mai.
C'est, selon la fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles de Haute-Corse, un véritable séisme qui menace la filière porcine insulaire. En cause : la mise en place début mai d'une nouvelle mesure relative à l'attribution des aides européennes pour les éleveurs.
Jusqu'à présent, le versement de ces aides était conditionné à un "taux de chargement", soit le ratio d'animaux par hectare d'exploitation. Ce taux sera désormais calculé en fonction du nombre d'animaux abattus entre le 1er octobre et le 31 mars, plutôt que sur l'ensemble du cheptel existant.
Problème, dénonce la FDSEA 2B, en Corse, tous les porcs tués ne le sont pas forcément en abattoirs. Plus encore, la mesure écarte de fait des aides les porcelets, les truies mères, ainsi que les éleveurs récemment installés, qui n'ont pas de porcs tués à déclarer, qui n'auront donc pas accès à une quelconque subvention.
La sous-préfecture occupée
Dans ce cadre, pour dénoncer et demander le retrait de cette nouvelle disposition, plusieurs dizaines d'agriculteurs ont répondu à l'appel du syndicat au rassemblement devant la sous-préfecture de Corte, jeudi 11 mai. En milieu d'après-midi, une délégation a été reçue par le sous-préfet, et les locaux restent occupés par le syndicat. La FDSEA réclame la tenue d'une réunion d'urgence avec le ministère de tutelle.
Certains autres agriculteurs présents devant la sous-préfecture se sont eux déplacés en ville, au niveau de la gare notamment, et procèdent désormais à des opérations de filtrage de la circulation routière.
Une réunion à Paris
Ce vendredi 12 mai, alors que l'occupation de la sous-préfecture est toujours en cours, une poignée d'agriculteurs se sont réunis devant le bâtiment dans la matinée.
Une réunion sur le sujet se tient actuellement à Paris, avec les services du ministère de l'Agriculture.
Pour rappel, la filière porcine représente 600 exploitants en Corse. À en croire la FDSEA 2B, ils seraient 400 à être aujourd'hui directement menacés si les aides européennes qu'ils touchaient jusqu'à alors venaient à être supprimées.