Dans la Vallée de la Restonica, les débuts des nouveaux dispositifs et sentiers pour sauver la saison

Des mois après, la Vallée de la Restonica porte encore les stigmates du passage des tempêtes Ciaran et Domingos. Alors pour pouvoir accueillir les randonneurs dans de bonnes conditions, les pouvoirs publics ont du s'adapter en modifiant notamment le tracé de certains sentiers, et en organisant un système de navettes. Un plan qui enregistre des débuts plutôt prometteurs.

Au départ du stade, à quelques pas de la gare, les navettes sont désormais le cordon ombilical entre Corte et la Vallée de la Restonica.

Quatre bus rendent possible un départ toutes les demi-heures. Les premiers arrêts récupèrent les premiers passagers dès 6h du matin, et tout le long de la Vallée, les stops s'enchaînent, du point info jusqu'à Tuani, où l’accès est désormais réglementé : seules les navettes peuvent y accéder, donnant ainsi accès au départ des chemins de randonnée.

L’aller-retour coûte 4 euros pour les passagers, qui semblent plutôt convaincus, malgré quelques complications pour certains. "On est arrivés via une application sur mon téléphone qui mettait que le chemin serait réparé normalement début mai, raconte ce touriste. Donc nous nous sommes lancés, et arrivés en bas, on nous a dit non, vous ne pouvez pas monter, il faudra prendre la navette, et les ponts sont cassés, il faudra s'arrêter aux lacs."

Nouvel itinéraire, nouvel accès

Jusqu'à la saison dernière, les grotelle étaient le cœur battant de la Restonica. Des dizaines de voitures et de moto se rendaient chaque jour jusqu'au parking le plus haut. Mais depuis la tempête Ciaran, qui a emporté le pont et la route en novembre dernier, il faut désormais deux heures à pied pour atteindre ce qui ressemble aujourd’hui à un village fantôme.

Des quatre commerces qui accueillaient les touristes, il n'en reste plus qu'un. Théo Simonini, 80 ans, a fait le choix de remonter ouvrir son chalet pour sa 52ème saison, mais sans voiture. "Heureusement qu'il y a les hélicoptères qui font un héliportage, et qui me permettent de travailler, de servir le peu de clients qui montent."

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Dans la Vallée de la Restonica, les débuts des nouveaux dispositifs et sentiers pour sauver la saison ©François-Albert Bernardi, Guillaume Leonetti, Christophe Gineste

On partait, avant, des grotelle pour relier le Lac du Melu et du Capitellu, emblèmes de la Vallée de la Restonica. Mais le chemin débute désormais 13 kilomètres plus bas. Un chemin moins accessible, et donc moins fréquenté : on recense, par rapport à l'an dernier, 92% de passage en moins au départ du sentier.

"Quand vous avez plus de 400 personnes qui montaient à cette époque-ci, comment voulez-vous que les quatre navettes puissent assurer un tel flux ? Ce n'est pas possible, glisse Théo Simonini. Avec les réseaux sociaux, ça va très vite. Les deux ou trois premiers mois, ça ira, mais bientôt, les gens ne monteront plus."

Des alternatives prometteuses

Pas question pour autant de dire, à cette heure, que la Restonica n’attire plus, mais plutôt différemment. Le bas de la Vallée a vu sa fréquentation doubler par rapport à l’an dernier. Au bord du chemin Chjaragiolu, on a compté 2600 personnes en 15 jours. Et c’est sans parler des autres itinéraires : 30 kilomètres de sentier créés cette année, avec l’objectif d'équilibrer les flux.

"L'information qui a été donnée par l'office de tourisme et nos agents au niveau du point d'information, nous montre qu'il y a vraiment une bascule de la clientèle vers la basse Vallée. C’est-à-dire que tout ce que nous avons essayé de proposer comme alternative fonctionne, se félicite Marie-Luce Castelli, cheffe de service "Valorisation des territoires" au sein de l'OEC. Maintenant il faudra vraiment voir sur l'étendue de la saison."

"Il y a encore des choses à améliorer, et on en est conscients parce que c'est encore un système expérimental", confirme le maire de Corte, Xavier Poli. Un système expérimental, certes, insiste-t-il, "mais qui a réussi l'exploit d'être mis en place en quelques mois alors que nous ne sommes partis de rien."

Un investissement conséquent

La commune et l’office de l’environnement, gestionnaires du site, ont financé les travaux sur les sentiers à hauteur de 220.000 euros. Les navettes, elles, coûteront cette année plus de 400.000 euros à la Collectivité de Corse. Un investissement conséquent, mais nécessaire, selon eux, pour maintenir l’économie touristique du Centre Corse.

Une étude devrait être livrée dans les mois qui viennent sur les possibilités d’aménagement de la Vallée. Les navettes resteront dans tous les cas en place jusqu'au 28 septembre.

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