Rendez-vous était donné samedi à Corte pour la préparation de la "grande manifestation" annoncée le 3 février à Ajaccio par les leaders nationalistes corses Gilles Simeoni et Jean-Guy Talamoni pour pousser Emmanuel Macron à dialoguer.

Une quinzaine d'associations se sont retrouvées dans un amphi de l'université à Corte autour d'élus de la majorité territoriale à l'assemblée de Corse. A cette occasion, le collectif "Demucrazia e rispettu per u popullu corsu" a été créé.

Cette mobilisation a "vocation à fédérer l'ensemble des Corses pour le respect du suffrage universel, du fait démocratique et des droits du peuple corse", a indiqué la coalition nationaliste Pè a Corsica.

Un ex-chef du FLNC à la tribune

Si l'absence du président de l'exécutif Gilles Simeoni a pu surprendre, "retenu" par d'autres obligations, la présence d'Alain Mosconi, figure historique du STC (Syndicat des Travailleurs Corses) ou de Charles Pieri, ex-chef du FLNC, plusieurs fois condamné par la justice, a été tout aussi remarquée.

Les nationalistes espèrent rassembler très largement dans les rues d'Ajaccio le 3 février, pour donner l'exemple d'une grande démonstration de force, sans toutefois verser dans des débordements préjudiciables au discours d'apaisement tenu jusqu'ici.

Côté service d'ordre, les militants du mouvement indépendantiste Corsica Libera et ceux du STC auront la charge du bon déroulement de la manifestation. Une réunion de travail est encore prévue mardi pour établir une "logistique de transport" et permettre "au plus grand nombre de venir à Ajaccio".

Alain Mosconi, syndicaliste STC; Jean-Marc Lanfranchi, membre de "Core in fronte"; Jean-Christophe Angelini, conseiller exécutif de la Collectivité de Corse ©France 3 Corse ViaStella


Non à la "capitulation"

Gilles Simeoni et Jean-Guy Talamoni ont été reçus lundi à Paris par le Premier ministre Edouard Philippe puis mardi par le président du Sénat Gérard Larcher et mercredi par le président de l'Assemblée nationale François de Rugy.

A la sortie de leurs entretiens, les deux leaders nationalistes ont jugé que "l'Etat refusait de reconnaître et de prendre en compte la dimension politique de la question corse", appelant à une "grande manifestation populaire". Les groupes de l'opposition à l'assemblée de Corse ont déjà indiqué qu'ils n'y participeraient pas.

Le président de la République doit se rendre le 6 février et peut-être le 7 février en Corse pour les commémorations de l'assassinat, il y a 20 ans, du préfet Claude Erignac.

"Je crois qu'il est aujourd'hui celui qui peut permettre de donner au dialogue, que nous continuons de souhaiter, sa véritable dimension", avait déclaré Gilles Simeoni mercredi en parlant du président Macron, avançant la date du 3 février pour l'organisation de la manifestation.

"On ne peut pas aller dans une discussion dans laquelle on nous demande de renoncer à tout par avance. Ce n'est plus une discussion, c'est une capitulation", avait-il également prévenu.

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