Ce dimanche 6 mars, une manifestation de soutien à Yvan Colonna a été organisée à Corte à l'initiative des syndicats étudiants. La mobilisation est marquée par de nombreux incidents qui ont fait, pour l'heure, 28 blessés. 24 manifestants et 4 gendarmes.
Demander "Gjustizia è verità" pour Yvan Colonna. C'est le but de la mobilisation organisée à Corte, ce dimanche 6 mars, à Corte à l'initiative des syndicats étudiants. Une manifestation qui a réuni 15.000 personnes selon les organisateurs, 4.500 selon la police.
Si au départ du défilé, les manifestants ont déambulé dans les rues de la cité paoline dans le calme, des incidents ont éclaté dès l'arrivée de la tête de cortège, vers 15 h 40, devant la barrière anti-émeute installée par les forces de l'ordre au niveau de la mairie et de la sous-préfecture.
Suite à des tirs de cocktails Molotov, côté manifestants, les gendarmes mobiles ont fait usage de gaz lacrymogènes, de grenades assourdissantes et du canon à eau. Selon les estimations des équipes de France 3 Corse ViaStella sur place, 200 protestataires ont pris part aux incidents alors que plusieurs milliers de manifestants sont, quant à eux, restés massés sur le cours Paoli.
"La manifestation montre bien l’entendue de l’émotion, mais aussi la colère"
À 18h20, 24 blessés ont été dénombrés côté manifestants. Une personne a été interpellée par les gendarmes. "La manifestation montre bien l’entendue de l’émotion et la peine, mais aussi la colère. Depuis la tentative d’attentat contre Yvan Colonna, il n’y a pas eu le moindre geste d’apaisement du gouvernement de la part du gouvernement qui a les moyens d’apaiser", a déclaré Gilles Simeoni, président du conseil exécutif de Corse présent sur place.
Dans un communiqué, publié en début de soirée, le préfet de Haute-Corse a "condamne les violences commises en appelle à ce qu’elles cessent." Le représentant de l'État fait également part de quatre gendarmes blessés. "Si leur pronostic vital n'est pas engagé, leur état a nécessité leur prise en charge dans une structure hospitalière", précise le communiqué. De plus, une centaine de projectiles ont été lancés derrière la barrière anti-émeute. Ils comprennent "des boules de pétanque, des haltères et des bombes agricoles." Après trois heures d'affrontements, le calme est revenu dans la cité paoline en tout début de soirée.
Yvan Colonna, 61 ans et condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour l'assassinat du préfet Claude Erignac en février 1998, a été la cible d'une tentative d'assassinat le 2 mars dernier au sein de la maison centrale d'Arles où il est incarcéré depuis 2012. Son agresseur, Franck Elong Abé, a reconnu la matérialité des faits en garde à vue. Dans une conférence de presse, ce dimanche, le procureur de la République antiterroriste a annoncé sa mise en examen pour "tentative d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste" et l'ouverture d'une information judiciaire pour "tentative d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste" et "association de malfaiteurs terroriste".
Le militant nationaliste est quant à lui hospitalisé à Marseille. Il est plongé dans un coma post-anoxique et son pronostic vital est toujours engagé.