Ce dimanche 6 mars, Franck Elong Abé a été mis en examen pour tentative d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste. Le 2 mars dernier, il a reconnu avoir agressé Yvan Colonna au sein de la prison d'Arles. Le pronostic vital du militant nationaliste est toujours engagé.
Le procureur de la République antiterroriste, Jean-François Ricard, a annoncé dimanche 6 mars, l'ouverture d'une information judiciaire pour "tentative d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste" et "association de malfaiteurs terroriste" dans le cadre de l'enquête sur la violente agression d'Yvan Colonna le 2 mars dernier à la maison centrale d'Arles par un codétenu, Franck Elong Abé.
Le militant nationaliste est incarcéré au sein de cet établissement depuis 2012. Il a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour l'assassinat du préfet Claude Erignac, à Ajaccio, en février 1998.
Dans le même temps, le procureur de la République antiterroriste a déclaré que la garde à vue de Franck Elong Abé a été levée, ce dimanche à midi, en vue de sa mise en examen pour "tentative d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste".
Huit minutes
Lors de sa prise de parole, Jean-François Ricard, a révélé les premiers éléments de l'enquête, issus notamment de l'analyse des vidéosurveillances. " À 10 h 13, Franck Elong Abé pénètre dans la salle de sport ou Yvan Colonna pratique des exercices au sol. Franck Elong Abé change un sac-poubelle. Il y a peut-être un échange verbal entre les deux hommes, mais cela nécessite des analyses complémentaires. 30 secondes plus tard, Franck Elong Abé se précipite sur Yvan Colonna et lui saute sur le dos. Pendant plus de 8 minutes, il assène des coups violents à la victime et pratique des techniques de strangulation et d'étouffement avec un sac-poubelle et une serviette. L'acharnement systématique déployé par le mis en cause ne laisse que peu de doute sur les intentions d'homicide", détaille le procureur de la République antiterroriste.
Si une enquête a été ouverte pour tentative d'assassinat par le parquet de Tarascon, le 2 mars dernier, le parquet national antiterroriste s'est saisi de l'affaire quelques heures plus tard pour trois raisons. "Le déroulé, la durée, et la violence des faits ; l'exclusion de tout motif autre que celui résultant d'une conception religieuse extrémiste et enfin le parcours djihadiste de l'intéressé", explique Jean-François Ricard.
Toujours selon le procureur de la République antiterroriste, Franck Elong Abé a reconnu la matérialité des faits lors de sa garde à vue. Le détenu condamné à neuf ans de prison pour association de malfaiteurs en vue de la préparation d'un acte terroriste, incarcéré à Arles depuis 2019, y a également affirmé ne pas avoir de contentieux avec Yvan Colonna. "Les deux hommes pouvaient se fréquenter en bonne entente. Franck Elong Abé a expliqué son acte par ce qu'il considérait comme des blasphèmes proférés par Yvan Colonna à l'encontre de Dieu", précise Jean-François Ricard.
Jean-François Ricard, qui a souligné qu'il s'agissait du "cinquième" crime terroriste commis dans un établissement pénitentiaire en France depuis 2016.
Christine Colonna, sœur d'Yvan Colonna a immédiatement réagi sur Twitter.
Franck Elong Abé a été placé en détention provisoire dans le cadre de ce dossier. Plongé dans un coma post-anoxique et hospitalisé à Marseille, le pronostic vital d'Yvan Colonna est toujours engagé.