Cinq jours après la tentative d’assassinat sur Yvan Colonna, une manifestation d’ampleur est prévue dimanche 6 mars à Corte pour demander « Ghjustizia è verità ». Une assemblée générale à l’initiative des syndicats étudiants a donné naissance à ce rassemblement. Depuis, plusieurs élus et organisations nationalistes ont affiché leur soutien
C’est une assemblée générale à l’initiative des syndicats étudiants qui a lancé l’initiative d’un grand rassemblement de soutien à Yvan Colonna et à sa famille dimanche 6 mars, à 14h30 à Corte.
500 personnes, élus et citoyens, s’étaient rassemblées pour appeler à la mobilisation. Tous les leaders des partis nationalistes étaient présents et appellent aujourd’hui à manifester.
Des associations soutiennent également le mouvement, à l’instar de l’APC, l’Associu di i Parenti corsi, qui annonce d’ores et déjà d’autres mobilisations. "Nous faisons partie du peuple corse et sommes dépositaires, avec d'autres forces politiques associatives et syndicales comme de simples citoyens, de l'avenir de nos enfants et de notre communauté historique. Aussi nous nous joignons à l'appel à la manifestation de 14h30 à Corti Nous appelons tous les Corses à y participer et nous nous tenons prêts pour des mobilisations futures et ce dès lundi", écrivent ses représentants dans un communiqué.
Les associations Sulidarità et Ora di u ritornu ont aussi appelé à manifester.
Le Syndicat des travailleurs corses (STC) a également appelé à se joindre au mouvement. Les sections STC Educazione Agricula de Borgu et Sartè ont relayé l'appel : "L'enseignement agricole en Corse s'effraie de la violence commise au sein des geôles françaises dans les quartiers de détenus placés sous haute surveillance", disent ses membres dans un communiqué.
Hors élus et organisations nationalistes, d’autres associations pourraient rejoindre le mouvement. A l’instar d’Avà Basta, principale organisation anti-raciste de Corse : "La République quand elle prend en charge un de ses administrés, un de ses citoyens, doit en assurer la protection. Et ce n’est pas ce qui a été fait", déclare Joseph Maestracci, président d'Avà Basta.
Plus de réserve néanmoins du côté de la Ligue des droits de l'homme, qui conditionne sa venue à la non-présence d'une banderole "Statu francese assassinu" en tête de cortège.
"Nous avons comme objectif que cette organisation puisse porter deux messages : l’exigence de vérité en rapport à ce qui s’est passé pour Yvan Colonna, pour sa famille et puis pour le droit à la justice et à la vérité, précise André Paccou, porte-parole de la Ligue des droits de l'Homme en Corse. Et ce qui nous paraît essentiel c’est également le rapprochement des détenus." Samedi 5 mars, après un communiqué de la famille Colonna, la Ligue des droits de l'homme a annoncé officiellement sa venue à la manifestation.
Côté politique, aucun mot d’ordre des élus à gauche comme à droite. Nombre d’entre eux annoncent vouloir laisser les nationalistes manifester entre eux et attendre que l’enquête suive son cours. Certains ont affiché leur soutien à Yvan Colonna et sa famille mais disent ne pas se reconnaître dans certains slogans qui pourraient apparaître lors du rassemblement de dimanche.
Dans un communiqué, la famille Colonna déclare : "Nous serons par la pensée au côté de cette jeunesse qui demain dimanche, appelle à une mobilisation par laquelle elle souhaite dénoncer ce que la Corse subit, tout comme notre famille aujourd’hui après tant d’autres. Il nous importe aussi, que cette mobilisation puisse s’élargir à d’autres sensibilités associatives, politiques ou autres, que nos appels puissent être entendus, relayés au-delà des cercles nationalistes auxquels nous appartenons nous-mêmes. L’émotion est forte, partout en Corse, et chaque Corse choqué par ce drame doit justement pouvoir être associé, à nos côtés, à cette mobilisation pour dire avec nous, entre autre « avà basta »."